jeudi 21 décembre 2017

Illuminations
Si vous suivez ce blog depuis au moins un an, vous devez savoir que pour les illuminations de Noël, les Japonais savent se montrer créatifs. Si vous avez un peu oublié ou si vous avez raté cet épisode, vous pouvez lire ou relire l'article de l'année dernière. C'est d'ailleurs assez étonnant de constater l'importance accordée à cette fête pour un pays si éloigné des cultures chrétiennes. Pourtant, si l'on considère les traditions attachées à cet évènement, on comprend mieux comment Noël s'est implanté au Japon : le plaisir de se faire des cadeaux, une fête gastronomique, une bonne occasion de se réunir pour faire la fête, les signes ritualisant (le sapin, le Père Noël, les chants...), etc. C'est typiquement le genre de repères que les Nippons adorent pour rythmer leur vie. A tout cela il faut ajouter un code de Noël qui pourrait sembler anodin mais qui ne l'est pas : les illuminations.
Cette année, je me suis rendu à Roppongi avec ma bande de copains, sur invitation de notre ami Anthony qui y va tous les ans, admirer les illuminations les plus belles qui m'aient été données de voir à Tôkyô. Face à ce jardin de lumière, on comprend mieux pourquoi les Japonais sont à ce point séduits par le concept des illuminations. C'est très difficile à expliquer, mais plongé dans la fraiche obscurité d'une soirée de décembre, quand on laisse les lumières pétiller de mille feux dans nos yeux, on ressent une sorte de magie enfantine, et cette magie, je crois, correspond bien à ce que les Japonais recherchent pour mettre de côté les tourments du quotidien et rester unis dans une espèce de communion ponctuelle. C'est bien sûr la même chose en France, mais le phénomène est probablement plus fort au Japon, du fait de la culture grégaire des Nippons. Vous allez peut-être trouver que j'extrapole, mais je vois même, dans les illuminations de Noël au Japon, un prolongement de la fascination qu'éprouvent les Japonais pour les lumières scintillantes dont les enseignes géantes sont l'archétype criard. A chaque fois que je débarque à Akihabara, je me retrouve moi aussi, sans doute tout autant qu'un Tôkyôïte, envoûté par l'atmosphère des nuits électriques plus claires que le jour, par ce déferlement d'images hypnotiques, plongé dans une nuée de lucioles pixelisées...
Mais laissons là les discours compliqués. Une image est souvent plus expressive que des mots, alors regardez plutôt.
Joyeux Noël à tous !

samedi 2 décembre 2017

Le Fuji-Q Highland
Quand je suis allé gravir le mont Fuji, l'année dernière, je suis passé devant un parc d'attraction qui a tout de suite retenu mon attention, tant ses manèges avaient l'air impressionnant. Depuis, ce parc  - le Fuji-Q Highland - était inscrit sur ma liste des choses à faire. Je m'y suis rendu récemment avec les copains habituels, une partie de la bande du 80's Café.
Le Fuji-Q Highland se distingue essentiellement par deux caractéristiques particulières. D'une part, il est situé au pied du mont Fuji, ce qui offre un panorama exceptionnel. L'air y est d'ailleurs beaucoup plus frais qu'à Tôkyô. Du haut de certaines attractions, on peut admirer - très brièvement, avant de redescendre en flèche ! - la magnifique plaine qui s'étale devant la montagne. En plus, en pleine saison des kôyô (voir article précédent sur l'automne), le paysage est rehaussé d'une éphémère beauté fragile qui donne encore plus de valeur à cette vue. J'imagine que lors de la construction du parc, comme le fait remarquer mon ami Romain, la grande proximité du mont Fuji a dû être le principal argument des opposants au projet. Comme toujours, tout dépend du point de vue qu'on adopte, celui des visiteurs du parc ou celui des défenseurs de la nature. J'ai plutôt pour habitude d'être dans le camp des seconds, mais j'avoue que là, j'ai - par facilité ou pragmatisme - opté pour le parti des premiers, et c'est sans aucun scrupule que j'ai profité du lieu toute la journée.
La seconde caractéristique du parc, et c'est là l'essentiel, ce sont ses attractions, et plus précisément ses rollers-coasters. Le Fuji-Q Highland possède certains des manèges les plus "quelque chose" du monde : le plus rapide, celui qui a le plus grand nombre de vrilles, etc. Les certificats sont fièrement affichés à l'entrée de chaque attraction concernée. Le paradis des amateurs de sensations fortes.
Parmi ces manèges, il y a donc le Dododonpa, le plus rapide du monde. Il démarre en ligne droite en passant de 0 à 172 km/h en deux secondes, on encaisse une accélération de 4G, c'est plus puissant qu'une Formule 1. Je n'avais jamais connu une telle sensation, c'est incroyable, totalement inédit. De l'extérieur, le démarrage, ça donne ça (attention, c'est très court !) :

La vitesse de pointe est de 180km/h, il n'y a pas beaucoup de virages, juste une grande courbe :
Et puis histoire d'être secoué un peu dans les trois dimensions, on passe quand même par un looping avant d'arriver. Le tout est très court, mais ça vaut vraiment le coup.
Une autre attraction qui m'a bien marqué, c'est le Eejanaika (qu'on pourrait traduire par "C'est-y pas bien ?!"), avec un circuit qui mesure plus d'un kilomètre, qui débute par une chute à la verticale et enchaine avec un nombre record de vrilles, un truc probablement conçu par un ingénieur fou, un pervers qui devait torturer ses nounours quand il était petit.
Avec les copains, on s'est gardé cette attraction pour la fin et on n'a pas regretté parce qu'après ça, la plus éprouvante des montagnes russes doit passer pour le manège enchanté. En photo, ça donne ça, et en vidéo, ça donne ça, mais évidemment, il faut le vivre pour comprendre.
Il me semble que je suis plutôt blindé de ce côté-là, que j'ai le cœur bien accroché et tout, mais là, j'avoue sans honte que j'ai poussé de grands cris d'effroi. Et aucun de nous n'a fait le fier en disant "Même pas peur !", on en a pour son grade !
Et puis il y en a d'autres, je ne vais pas vous faire la liste complète, mais juste pour vous donner un aperçu, voici une dernière petite vidéo :
A part ces manèges à sensations fortes, le Fuji-Q Highland réserve d'autres surprises, comme la traversée d'un village français, à l'entrée du parc. C'est joli, bien fait, et pour une fois sans franponais. La France est étonnamment bien représentée dans ce parc, puisqu'on trouve aussi une attraction pour les enfants ayant pour thème Gaspard et Lisa, ces personnages mignons tout plein dont les aventures se déroulent à Paris. Les copines ont insisté pour faire un tour, et entre le Dododonpa et le Eejanaika, on (les garçons) n'a pas osé leur refuser ce moment de répit. Dans le genre mignon, il y a également un circuit en bateau-bouée dans un décor typiquement japonais.
Le Fuji-Q Highland abrite aussi deux obakeyashiki, les fameuses maisons hantées, mais on n'a malheureusement pas eu le temps de les visiter. Dommage, elles ont la réputation d'être vraiment TRÈS terrifiantes... Si c'est à la hauteur du reste, je veux bien le croire. Il faudra donc programmer une nouvelle sortie là-bas !