jeudi 22 juillet 2021

A bicyclette

Ces derniers temps, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de faire quelques belles balades à vélo dans la campagne environnante. Cependant, je n'osais pas encore me lancer dans le projet auquel je songeais depuis des années : aller de chez moi jusqu'à la mer en longeant la rivière Edo. La saison des pluies étant maintenant terminée, je ne risquais pas de prendre une grosse averse et je n'avais plus d'excuse. En selle !


En français, on l'appelle communément rivière, mais il serait plus juste de dire fleuve Edo, puisque ce cours d'eau se jette dans la mer, au niveau de la baie de Tôkyô. En japonais, il n'y a qu'un mot : kawa (ou gawa), et on l'appelle donc l'Edogawa. Ce fleuve marque la délimitation ouest de la préfecture de Chiba, où je réside. Sur l'autre rive, en face, c'est la préfecture de Saitama, puis, plus au sud, c'est l'agglomération de Tôkyô (on aperçoit très nettement la Tokyo Sky Tree au loin). J'ai souvent arpenté la route étroite qui longe l'Edo, puisque quand j'habitais plus au sud de Nagareyama, c'est 
notamment là que je faisais mon jogging. Depuis que j'habite un peu plus au nord (toujours à Nagareyama), et surtout depuis que je possède un vélo, c'est essentiellement vers le nord de l'Edo que je m'étais aventuré.

Avant de me lancer en direction du sud, j'ai repéré un peu l'itinéraire, pour être sûr de ne pas me retrouver à devoir traverser
 des voies ferrées ou des autoroutes, mais non, pas de problème de ce côté-là, le chemin semblait bien ininterrompu, et je n'ai pas eu de mauvaise surprise. L'arrivée à l'embouchure ne promettait rien de bien alléchant : la baie de Tôkyô est surtout un immense port, une grande zone industrielle, mais je m'en foutais. Tout ce que je voulais, moi, c'était voir la mer.

Pour aller de chez moi jusqu'au bord du fleuve, il y a un peu moins de 2 kilomètres, puis de là jusqu'à la baie, les panneaux indiquent 32 kilomètres, ce qui fait pas loin de 68 kilomètres aller-retour (un peu plus que ce que j'annonce dans la vidéo ci-dessous), une bonne excursion en somme. Heureusement, comme on reste le long du fleuve, il y a très peu de côtes, ça diminue les difficultés. Les rives étant des zones inondables, il n'y a pas de construction aux abords directs du cours d'eau, c'est donc très vert, et les espaces sont surtout aménagés pour le sport : baseball, foot, golf... Le long d'une autre rivière, j'ai même déjà découvert, un peu cachés, des circuits de moto-cross (clandestins ?). Certains utilisent ces terrains sauvages pour s'adonner au paramoteur (c'est comme le parapente mais avec un moteur à hélice dans le dos), tandis que d'autres, plus modestement, font voler des avions téléguidés (de belle taille parfois).
La faune est assez discrète, ce sont surtout les oiseaux qui vivent ici (on peut admirer quelques beaux hérons blancs), et leur chant m'a accompagné pendant toute ma promenade, en particulier celui si paradisiaque des bouscales chanteuses (uguisu en japonais). Et en cette saison, bien sûr, on entend également sans cesse le chant des cigales.

Au niveau de la météo, disons que j'ai eu plutôt de la chance. Certes, j'ai cuit sous le soleil, mais je n'ai pas eu trop de vent à affronter, et les passages nuageux, surtout au retour, m'ont permis de retrouver mon souffle de temps en temps.
J'ai roulé vraiment peinard, je n'avais pas d'autre objectif que celui de suivre mon chemin, et j'ai mis un peu moins de 2h30 pour arriver à destination, en faisant quelques pauses pour faire des photos et profiter du paysage.


Enfin voilà, j'ai accompli le défi que je m'étais fixé, et même fourbu comme j'étais en rentrant chez moi, j'étais comblé. Je voulais prendre un grand bol de verdure, je l'ai eu. Et puis comme je le disais, tout ce que je voulais, moi, c'était voir la mer. Prendre cinq minutes pour regarder les vagues, écouter le clapotis, sentir l'air iodé. Plaisir simple que je vous invite à partager en cliquant sur ce lien pour visionner la vidéo :

(musiques utilisées dans cette vidéo :
- Alexandrie Alexandra par Elektel
- Comme d'habitude par Pecombo
issues de l'album Cloclo Made In Japan)