Pour cet article, je ne pourrai pratiquement pas vous montrer d'images (vous comprendrez pourquoi plus loin), c'est à la fois dommage et tant mieux. A vous d'imaginer...
Prenez une carte du Japon, et pointez du doigt ce que vous jugez être le plein milieu, vous ne serez pas loin de Komagane, où j'ai passé un court weekend. On ne s'y rend pas par hasard : quatre heures de bus depuis la capitale, et c'est encore moins pratique (et plus cher !) en train. Les brochures touristiques ont beau déployer tous leurs efforts pour faire la promotion de la région, il n'y a rien de bien attirant dans cette petite ville plate, perdue entre deux chaines de moyenne montagne. En plus, alors qu'il faisait très beau la veille (et à nouveau dès le dimanche soir), le samedi et le dimanche ont été arrosés d'une incessante pluie battante, comme pour ajouter de la grisaille à la morosité urbaine. En ce début d'été, on respirait plutôt la fraicheur d'une fin d'automne. On pourrait se demander : mais que diable était-il allé faire dans cette galère ?! Réaliser un vieux rêve : voir les lucioles.

Concernant la météo, je dois bien avouer qu'un petit miracle s'est produit : la pluie s'est arrêtée net au moment où je descendais du minibus. Elle ne s'est presque pas manifestée pendant toute l'heure où j'ai fait le tour du parc, puis a repris de plus belle au moment précis où je remontais dans le minibus. Le dieu des lucioles était peut-être avec moi.

Certes, la météo capricieuse a probablement empêché des milliers d'insectes de sortir de leur torpeur, et la vue n'était sans doute pas aussi splendide que ce qu'elle aurait pu être. Mais je ne vais sûrement pas bouder mon plaisir et faire, moi aussi, mon capricieux. J'ai donc réalisé un de mes vieux rêves, et j'en suis très heureux.
Pour immortaliser ce spectacle, un simple appareil photo ne suffit pas, il faut vraiment du matériel de pro, trépied, pose longue, et sans doute pas mal d'expérience. Je n'avais rien de tout ça, c'est la raison pour laquelle vous ne verrez rien d'autre que ces quelques taches blanches sur fond noir. A vous d'imaginer.


On peine un peu à s'arracher de cette douceur onirique pour retourner dans la chaleur tokyoïte, mais il faut bien réintégrer sa vie. Le temps était suspendu, il a repris son cours.