samedi 11 mars 2017

Tabac et alcool
En matière de santé publique, les Japonais sont une fois de plus aux antipodes des Européens.
Avec le tabac par exemple. De nombreux bars et restaurants sont encore fumeurs, ou bien proposent des zones fumeurs et non fumeurs séparées. Enfin, "séparées"... Quand les clients de la table d'à côté fument, ça a beau ne pas être la même table et être déclaré "espace séparé", on en prend plein la figure. C'est assez fréquent. Par ailleurs, on trouve des distributeurs automatiques de cigarettes, qui auraient tendance à pousser à la consommation. Pour les utiliser, il faut une carte spéciale, non délivrée, bien entendu, aux mineurs, mais rien n'est fait pour dissuader l'achat, d'autant plus que le prix des cigarettes est très bas. Le tabac ici a une image très cool, beaucoup de gens fument, c'est censé être classe. On a d'ailleurs déjà vu Jean Reno dans une publicité pour une marque de cigarettes. Le chic français...
Mais paradoxalement, il y a des rues où il est interdit de fumer, sans raison apparente. Autorisé de fumer en intérieur, interdit en extérieur... voilà encore une façon de faire bien surprenante aux yeux d'un Occidental. Les fumeurs ne sont toutefois pas trop pénalisés : dans certains quartiers où la cigarette est bannie, on trouve des smoking area, des espaces aménagés où il est autorisé de s'en griller une. Un espace fumeur en pleine rue, quoi !
Tout ceci va cependant changer avec l'organisation des Jeux Olympiques. Je ne sais pas ce qu'il adviendra de ces espaces fumeurs en extérieur, mais en intérieur, il est prévu de passer au tout non fumeur.
Concernant l'alcool aussi, les habitudes sont différentes.
En France également, on trouve des gens ivres morts dans la rue, mais la plupart du temps, il s'agit de SDF ou de marginaux. Au Japon, il y a peu de SDF, mais tout autant de personnes beurrées comme des P'tit Lu dans la rue. La grosse surprise, c'est qu'il s'agit bien souvent d'employés de bureau, ce qu'on appelle ici les salarymenTout le monde a déjà entendu parler du stress au travail, de la pression, des horaires infernaux, etc. Ce n'est pas une légende, et pour décompresser, une bonne cuite, ça peut aider. D'autant plus que le vendredi soir, les collègues sortent manger ensemble, c'est presque une obligation professionnelle, et tout le monde se lâche. Les Japonais, d'habitude si réservés, se métamorphosent. On clope à mort, on parle et rit fort, et on s'envoie des pintes et des pintes de bière.
Avec mon copain Romain, quand on prend le train le soir, on a un jeu, ça s'appelle "Trouve le salaryman bourré !" Le premier qui en voit un a gagné. Sauf que le vendredi soir, c'est trop facile, il y en a toujours au moins un ou deux par wagon. Mais quand ça atteint ce degré-là, on ne dit plus "bourré", on dit "torché grave sa mère". Les femmes, bien que moins nombreuses et plus discrètes, ne sont pas en reste, et pas plus tard que l'autre jour, j'ai vu un beau spécimen dans le train, cramponné à la barre, le cul en l'air !

On hésite entre le rire et la pitié, mais pour être tout à fait honnête, des fois, j'imagine que c'est moi qui dois faire un peu pitié... Heureusement qu'en ce qui me concerne, ça reste très occasionnel. Merci à Chizuru pour les deux photos ci-dessus. Et non, je n'ai pas de photo de moi dans le même état ! Et quand bien même j'en aurais...

1 commentaire:

  1. Et quand vous gagnez à "trouve le salaryman bourré" vous vous offrez une bière? :)) Santé!

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