dimanche 22 juillet 2018

Aurora Forest
Quand on fait du tourisme, parfois, on aime bien sortir des sentiers battus. Mais pour sortir des sentiers battus au Japon, ce n'est pas toujours facile...
J'ai pris le train jusqu'à Niigata, ça, ça va, tout le monde peut le faire, pas difficile d'acheter un billet. Mais pour me rendre au onsen que j'avais réservé, après, c'était moins évident. Il faut emprunter une ligne de bus spéciale, qui n'est pas mentionnée sur les panneaux d'information. Mais la préposée au guichet s'est plantée, elle m'a indiqué le mauvais arrêt où attendre mon bus. Ce n'est que par un gros coup de chance que j'ai pu prendre le bon bus, un peu plus loin. Au bout de 50 minutes, on descend et on se retrouve en pleine campagne, et là il faut téléphoner au onsen pour que quelqu'un vienne vous chercher en voiture ! Autant vous dire qu'on est soulagé d'arriver !
Le onsen en question n'était pas un ryôkan, une auberge traditionnelle, mais la chambre était tout de même dans le style japonais, avec vue sur les rizières alentours, sympa. La principale différence avec un ryôkan, c'est la salle à manger, pas du tout intime et familiale, mais prévue pour recevoir les visiteurs de passage qui ne séjournent pas. La qualité des repas, aussi, est bien moindre que dans un ryôkan. Par contre, le onsen en lui-même était pas mal, avec là aussi vue sur la verdure environnante.
Comme vous pouvez le voir sur les photos, il n'y a pas de lit dans une chambre traditionnelle. Les futons (matelas) et les couettes sont rangés dans le placard, et en général le personnel vient installer tout ça pendant que vous dinez.
Malgré le plaisir toujours renouvelé de se plonger dans un bain très chaud, je n'aurais pas fait toute cette route pour un simple onsen. La raison qui m'amenait à Niigata, c'est Aurora Forest.
Vous avez déjà visité un parc d'attraction la nuit, quand c'est fermé au public ? Drôle d'impression, je vous jure. Bon, ce n'était pas vraiment fermé au public puisque j'y étais, mais nous n'étions qu'un petit groupe d'une douzaine de personnes. En fait, le parc n'est que l'entrée pour accéder à Aurora Forest.
Aurora Forest est un parcours nocturne dans les bois, parsemé d'illuminations. Je n'ai pas bien saisi l'histoire (ou tout du moins le pitch, comme on dit au cinéma, ou l'argument, comme on dit en littérature), mais j'ai compris que nous partions à la rencontre des fées.
Les fées ici ne correspondent pas trop à l'image qu'on s'en fait dans la culture occidentale, chez nous on appellerait ça plutôt des esprits, des esprits de la forêt. A part une qui dansait, les autres fées ressemblent plutôt à des petits fantômes aux formes variées.
Il s'agit donc d'une déambulation paisible sur un chemin sylvestre, dans une ambiance feutrée et féerique, où les projections, les lasers et autres effets viennent faire scintiller la nature qui vous accueille. Plongé au cœur de ce spectacle original et enchanteur, on accepte volontiers de retrouver un regard d'enfant sur les lumières et les couleurs qui vous enveloppent, et la magie vous prend par la main sans autre prétention que de vous faire rêver un peu, sans réfléchir, sans résister ; il s'agit juste de ressentir. Je ne vais donc pas tenter d'intellectualiser l'expérience après coup, et je vous livre ces images en espérant partager avec vous un peu de la douceur de la promenade.










dimanche 8 juillet 2018

Pitance
Il me semble que ça fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de ce que je mange au Japon. Il faut dire que les repas étant une activité quotidienne, on s'y habitue et on finit par ne plus y faire vraiment attention. La gastronomie est pourtant un marqueur culturel très fort : les aliments et la façon de les manger, justement parce qu'ils sont intégrés dans le quotidien, sont à la fois producteurs et conséquences de spécificités culturelles. Ah, me voilà reparti dans mes grands discours théoriques ! Bon, tout ça pour dire qu'aujourd'hui, on parle de bouffe ! Voici une liste (loin d'être exhaustive) de types de restaurants ou de plats typiquement japonais.
Un type de restaurants très pratique, ce sont les family restaurants (souvent appelés famires). C'est le fait que ces établissements soient bon marché qui fait qu'on peut y aller en famille (sans que ça vous coute un bras). Il existe de nombreuses chaines : Denny's, Gusto, Jonathan's... Clairement, ce n'est pas de la grande cuisine, tout est préparé à l'avance, c'est à peu près du niveau de chez Flunch, sauf qu'on est servi à table. La carte propose un choix suffisamment important, et le rapport qualité/prix est plus qu'honnête. Moi, ce que j'adore dans les family restaurants, ce sont les parfaits (en français dans le texte). Un parfait, c'est une grande coupe de glace avec plein de choses dedans, comme des morceaux de fruits ou de gâteau. Les parfaits sont très populaires au Japon, et il ne se passe pas une semaine sans que je m'en envoie un derrière le cornet.
Plus traditionnels sont les izakaya. Là, il s'agit de "vrais" restaurants où la cuisine est typiquement japonaise. Les portions sont petites, et il est d'usage de commander des tas de choses différentes au fur et à mesure du repas, jusqu'à ce qu'on n'ait plus faim. On y mange très bien et l'ambiance y est souvent très conviviale, c'est l'idéal pour une soirée entre copains.
Dans le style convivial, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de manger dans un restaurant à friture. Ici, on paye à l'heure, et c'est buffet à volonté ! On va se servir autant de fois qu'on veut en brochettes (légumes, poissons, viandes, etc.), et de retour à sa place, on trempe la brochette dans la sauce puis dans la chapelure, avant de plonger le tout dans l'huile chaude au milieu de la table. Absolument déconseillé si vous essayez de faire un régime ! On s'en met plein la panse, et je ne vous parle même pas du buffet des desserts...
On trouve aussi des restaurants de viande grillée. Ici, un brasero trône au milieu de la table. Quand le serveur amène le plat de viande crue, on se dit qu'on ne pourra jamais manger tout ça, et puis finalement, bien grillée, ça passe tout seul.
Il y a des restaurants de gyôza. Les gyôza, c'est ce qu'en France on appelle les raviolis grillés, dans les restaurants chinois. C'est vrai qu'à l'origine, il s'agit de cuisine chinoise, mais les gyôza sont totalement intégrés à la culture japonaise. J'ai eu l'occasion d'en fabriquer quand on fait des fêtes au 80's Café. Ce n'est pas très compliqué mais le plus embêtant, c'est la cuisson, il faut être un minimum équipé. En plus, après, vos vêtements embaument le graillon, c'est moyennement agréable. Le plus simple est donc d'aller déguster ses gyôza dans un endroit spécialisé, c'est délicieux, mais la carte n'est pas très variée. On vient là pour manger des gyôza, point-barre.
Un peu dans le même style, il y a des restaurants de shûmai. En France, toujours dans les restos chinois, on appelle ça les raviolis à la vapeur. Là encore, c'est de la cuisine chinoise à la sauce nippone. Ce qui est sympa avec les shûmai, c'est qu'il en existe plusieurs variétés, on a toujours envie de tout gouter.
Je pourrais encore vous parler des okonomiyaki, ces espèces de galettes au chou et aux œufs, qu'on fait griller sur une plaque chauffante, un régal.
Je pourrais vous parler des soba, les pâtes au sarrasin, très consommées au Japon. On peut les faire sauter à la poêle, et ça devient alors des yakisoba. Chaud ou froid, avec du gingembre mariné, c'est très bon.
Je pourrais vous parler des mochi grillés, des boulettes à base de pâte de riz, rien de tel pour vous réchauffer en hiver.
Et que dire de ces innombrables desserts au matcha, auxquels je ne résiste jamais.
Comme vous pouvez le voir, je ne me laisse pas mourir de faim...
Ah, j'oubliais de vous dire : on trouve également des restaurants classiques ! Comme celui-ci, très chic, où vous avez l'impression de vous retrouver plongé dans une ville à l'ancienne, alors qu'en fait vous êtes au cinquième étage d'un building au cœur de Shinjuku. Cuisine raffinée, service irréprochable, présentation impeccable... Hédonisme assumé.
Vis comme si tu devais mourir demain.
Apprends comme si tu devais vivre toujours.
Gandhi