samedi 30 novembre 2019

L'automne à Hakone

Depuis que j'habite au Japon, c'est la quatrième fois que je me rends à Hakone, et ce bol de verdure me procure toujours autant de plaisir. Cette fois-ci, je voulais surtout voir les kôyô, les arbres aux couleurs de l'automne.
Le trajet jusqu'à Hakone s'est un peu compliqué depuis ma dernière visite. Le typhon Hagibis est passé par là, et il a laissé de gros dégâts. Certaines routes sont toujours coupées, et le petit train qui serpentait dans la montagne est totalement à l'arrêt. Un glissement de terrain a complètement arraché une partie de la voie ferrée. D'après les rumeurs entendues dans les bus de remplacement, il y en aurait pour un an de travaux, ce qui correspond en effet aux images parues dans les journaux. La route encombrée d'embouteillages et battue par la pluie m'a parue bien longue, et j'étais bien soulagé d'atteindre enfin le ryôkan. Je ne compte plus les auberges traditionnelles où j'ai pu séjourner, mais celle-ci se situait parmi les meilleures. La chambre aux parois coulissantes, le sol couvert de tatamis, les repas gastronomiques, et bien entendu le onsen, tout ça représente désormais à mes yeux une certaine image du bonheur, ou tout au moins de la complétude.
Mais après une nuit de pluie incessante, les averses ne semblaient pas décidées à s'interrompre le matin venu, alors que les épais nuages engluaient les montagnes alentours, et c'est sous mon parapluie que je suis parti visiter le musée Pôla. Hakone recèle de nombreux musées, et celui-ci accueillait une exposition temporaire qui m'intéressait. Le concept était de mettre en dialogues, en résonance, dans chaque salle, une œuvre d'art classique avec une œuvre d'art contemporaine. Très, très réussi. Et puis rien que le fait de pouvoir laisser ses yeux se perdre chez Monet, Magritte, Delacroix ou Picasso suffit déjà à créer l'apaisement.
En sortant du musée, la pluie s'était arrêtée et le ciel éclairci. Inespéré et tellement bienvenu ! Dans le parc du musée, un sentier s'aventurait en sous-bois, il ne m'en fallait pas plus pour me plonger dans la nature. Une installation sonore diffusait le chant d'une flute, donnant le sentiment d'une discussion entre les hêtres, les chênes et les érables. Ce parfum de forêt après la pluie, un peu comme une madeleine proustienne faisant réapparaitre les promenades de mon adolescence, je le humais à pleins poumons. Les gouttes d'eau accrochées aux branches faisaient étinceler les feuilles comme si tous les arbres alentours étaient l'œuvre d'un maitre verrier un peu fou qui aurait une obsession pour les couleurs du feu. Le tableau éblouissant que j'avais devant moi n'avait rien à envier à ceux que je venais d'admirer à l'intérieur du musée. Les kôyô, c'est ce que j'étais venu voir, et j'en ai pris plein les yeux. Voici...

samedi 2 novembre 2019

Halloween 2019

Je vous avais déjà parlé de la célébration d'Halloween au Japon, je ne vais pas vous refaire le topo, mais si ça vous intéresse vous pouvez relire mon ancien billet.
Cette année, je suis retourné faire un petit tour à Shibuya pour voir les costumes. Ce n'était pas le 31 octobre, la foule n'était donc pas à son paroxysme, mais il y avait déjà de belles choses à voir. La tendance de cette année : le Joker est partout ! Et j'ai vu aussi pas mal de de garçons qui exhibaient virilement leurs muscles, ou au contraire des garçons travestis en femmes. Et pour commencer, ces deux-là, en quoi croyez-vous qu'ils soient déguisés ? En boisson au tapioca !!!

dimanche 20 octobre 2019

Quelques boutiques en franponais

Lors de mes différentes promenades, je continue d'accumuler des clichés de franponais, mais je néglige parfois de les partager avec vous. Il est temps de faire une petite mise à jour. Pour l'opus précédent, veuillez consulter ce billet.
Pour commencer, voici un petit addendum à l'article où je vous parlais de la popularité du franponais dans tout ce qui a trait à la beauté.

Des salons de coiffure... Est-ce que votre coiffeur a donné un nom japonais à sa boutique, en France ? 





"Musée de peau"... Ça pourrait être un truc gore, mais en fait c'est un centre esthétique.
Une campagne pour l'épilation La coco (orthographié ici en un mot), en France, ce serait sans doute interdit pour incitation à l'usage de stupéfiant (pendant qu'on vous arrache les poils). Ça me fait forcément penser à la chanson du même nom, chantée par Fréhel.
Je sais bien que l'expression "déjà vu" est entrée dans le langage international, mais l'associer à quelque chose de nouveau, ça me parait un peu contradictoire, non ?
Un autre grand classique du franponais, c'est la gastronomie.
Etant donné la réputation du pain français, il n'est pas étonnant que de nombreuses boulangeries et pâtisseries affichent un nom français. Même si Santo sonne plutôt italien, on se rattrape avec un savoureux slogan...
Mais dans la catégorie, mon préféré du moment, c'est ce texte sur le mur d'une boulangerie. Philosophique ? Poétique ? A méditer, en tout cas...




Pour rester dans le thème, on trouve également beaucoup de cafés et de restaurants.
"La salive", ça fait un penser penser à "la bave", non ?










Certes, cette brasserie Avion est située dans un aéroport, mais je n'ai jamais vu de brasserie Hikôki en France...









Je suis bien placé pour le savoir, on apprend aux Japonais qu'en français, l'adjectif se place en général après le nom. Il ne faut pas leur en vouloir s'ils tentent de respecter notre grammaire.
Pour finir, quelques noms de boutiques diverses. Le franponais est partout.


"Jouir de bijou" me parait déjà sacrément tendancieux... Mais "jouir de bijou sale" !! (OK, c'est de la mauvaise foi de ma part, mais avouez que l'association du français et de l'anglais, ici, est plutôt malheureuse).


Les fleurs aussi ont du succès auprès des franponistes. Ici, une école d'ikebana, l'art de l'arrangement floral.


Encore quelques boutiques, en vrac...




Encore un truc sale... 

Voici peut-être l'explication à tout ceci :