Septembre et octobre, c'est la saison des typhons. Je vous ai déjà montré des images : le vent souffle très fort, et est en général accompagné de fortes pluies. Tous les typhons n'arrivent pas jusqu'à la capitale, certains longent plutôt la côte ouest, ou se perdent en mer. Mais quand ils atteignent les villes, ça peut être assez dangereux, et il n'est pas rare qu'il y ait des morts. Objets qui volent, glissements de terrain, effondrements de maison, etc., les risques sont multiples. En cas d'alerte, on doit fermer l'école, je crois que c'est arrivé une fois par an depuis que je suis ici.
Cette année, on avait déjà annulé les cours du matin pour le passage de Faxai (le 15ème typhon de la saison), le 9 septembre, et on a dû encore fermer l'école ce samedi 12 octobre pour l'arrivée de Hagibis (le typhon le numéro 19). Quant à moi, j'ai quitté Nagareyama le vendredi 11 au soir, non pas que ça craignait particulièrement, mais surtout parce que je ne voulais pas rester enfermé seul chez moi toute la journée du lendemain, et je suis donc allé passer le weekend chez ma chère et tendre, à Tôkyô. On ne connait pas ça en France, mais à l'approche d'un typhon, l'air est vraiment bizarre, presque poisseux. On sent que quelque-chose se prépare.
Tous les médias avaient prévenu : Hagibis sera exceptionnellement puissant. En plus, il est passé en plein sur la capitale. Pas un peu sur le côté, non, en plein dedans. La veille de son arrivée, la fréquentation des supermarchés et des supérettes était en forte hausse. Sachant qu'ils seraient cloitrés chez eux toute la journée du samedi, les clients étaient venus faire des provisions, et beaucoup de rayons étaient vides. C'était la première fois que je voyais ça. Par contre, je suis allé diner dans un family restaurant, et c'était très calme ! Peut-être les gens étaient-ils occupés à renforcer leurs fenêtres, portes de garages et autres. Dans les journaux, on a vu beaucoup de vitrines littéralement barricadées.
Il pleuvait déjà un peu le vendredi soir, mais c'est surtout à partir du samedi matin que la pluie est devenue intense. Dès le samedi matin, les prémices du typhon ont déjà fait un mort dans la préfecture de Chiba. Les pauvres, à Chiba, après le passage de Faxai, certaines localités ont eu une coupure d'électricité pendant plus d'une semaine. Chiba, c'est un peu la préfecture des catastrophes. Et c'est là où j'habite !
Par deux fois, l'alarme de mon téléphone s'est déclenchée. Ça n'était arrivé qu'une fois auparavant, lors d'un séisme majeur. Les trains ont arrêté de circuler, les avions sont restés cloués au sol, la ville s'est plongée dans la torpeur, tandis qu'au fil de la journée, on pouvait suivre dans les journaux les dégâts laissés sur la route du monstre.
Sur Tôkyô aussi, les inondations se sont multipliées, mais dans le quartier où je me trouvais, vers Ikebukuro, pas de problème. Alors que la pluie grossissait encore en début de soirée, un petit tremblement de terre est venu ajouter un air d'apocalypse à l'atmosphère !
C'est à 21 heures que nous avons connu le pic. J'ai fait ces petites vidéos en bas de l'immeuble de Kumiko.
Les journaux, par contre, montraient des images catastrophiques. Dimanche, le bilan provisoire était de 19 morts. Il faisait un grand beau soleil, et le ciel était tout bleu. On se serait cru en été ! Les magasins n'avaient pas encore refait le plein, les particuliers balayaient les rues, la vie reprenait progressivement son cours. Mais je me demande ce que je vais trouver en rentrant chez moi demain soir...
Heureux de te savoir en un morceau.
RépondreSupprimerTon récit me fait penser à ça:
When Madeleine appeared it always rained
The people locked their houses
Drew the curtains, prayed and painted crosses on their doors
They wondered who would be the next
For last respects . . . began rehearsing
https://www.youtube.com/watch?v=AGXSC7BESMg
Impressionnant, on est effectivement bien au chaud et au sec chez soi dans ces cas-là!
RépondreSupprimer