samedi 20 avril 2019

Wasabi

Vous connaissez le wasabi ? C'est cette espèce de moutarde verte qu'on mange avec les sushis. Petite précision, pour commencer : on prononce bien "wassabi", bien que le S soit entre deux voyelles, et non pas "wazabi". Je voudrais vous en parler un peu, parce que j'ai fait une découverte : le wasabi, c'est super bon !
Au départ, le wasabi désigne une plante, très proche du raifort. Le raifort, on en trouve même en Europe, et on s'en sert pour la cuisine. Le wasabi japonais est utilisé pour fabriquer la pâte que, par extension, on appelle également wasabi. Sauf que cette plante coute très cher, alors souvent, le wasabi ne contient que très peu de wasabi, et à la place, les fabricants utilisent du raifort avec un colorant vert (la racine de raifort est plutôt blanche), et même au Japon, c'est cet ersatz qu'on sert en général dans les restaurants de sushis. Le résultat donne un condiment très relevé genre qui arrache son slip. C'est tellement fort que, d'après ce que j'ai lu il y a longtemps, il parait que ça tue le virus du choléra en deux heures... C'est d'ailleurs assez pratique si votre poisson n'est pas de toute fraicheur.
Mais par un concours de circonstances, j'ai récemment eu l'occasion de gouter du vrai wasabi. Et pas n'importe lequel, en plus : du haut de gamme ! Une racine de wasabi normale est à peine plus épaisse qu'un pouce, mais celle qu'on m'a donnée était grosse comme une carotte, et provenait semble-t-il d'une culture particulièrement réputée. Une belle grosse racine bien fraiche, à râper soi-même. Ce que je me suis empressé de faire, et là, j'ai découvert le vrai gout du wasabi ! Certes, c'est relevé, mais rien à voir avec l'espèce d'harissa verte qui fait comme Notre-Dame dans la bouche. Le wasabi, c'est surtout incroyablement parfumé, et, bon sang, ce que c'est délicieux !
Pour couronner le tout, dans le paquet que j'ai reçu, il y avait aussi un bocal avec du wasabi mariné, et une sorte de confit de wasabi. Le confit, je l'ai dégusté non pas avec des sushis, mais avec du rosbif. J'ignorais que ça pouvait se consommer ainsi, et je ne sais pas si j'oserais tenter l'expérience avec du wasabi courant, mais là, ça m'a scié, je ne pouvais pas m'arrêter de manger (avec le wasabi habituel, je m'arrête assez rapidement parce que j'ai l'impression d'être un virus du choléra et que je vais bientôt mourir).
Bref, encore une découverte étonnante, et si un jour vous avez l'occasion, vous aussi, de manger du vrai wasabi, surtout n'hésitez pas. Bon appétit !

mardi 9 avril 2019

Sakura, sakura...

Saviez-vous que vous connaissez une chanson japonaise consacrée aux sakura, les fleurs de cerisiers ? Non, je ne parle pas de ce morceau que j'avais partagé avec vous l'année dernière, mais d'une chanson ancienne, traditionnelle. Si je vous dis "Obao" ? Ça ne parlera pas aux plus jeunes, mais les autres se souviendront d'une pub télé des années 80, pour le bain moussant Obao. Eh bien cette mélodie, c'est celle de la chanson "Sakura", la plus célèbre sur ce thème. La preuve ici, pour la version au koto :
Et ici, pour la version chantée :

Et pour mémoire :
http://www.culturepub.fr/videos/obao-fraicheur-seche-pseudo-japonaise/
Ce qui m'étonne toujours, avec les sakura, c'est que les Japonais eux-mêmes s'émerveillent du spectacle de la floraison chaque année comme si c'était la première fois qu'ils y assistaient. Ils font la queue devant les parcs, prennent des photos de près, de loin, et ils ne semblent jamais se lasser d'admirer ce qu'ils admirent pourtant à chaque printemps depuis que le Japon est le Japon. Même sous un ciel plombé, ils se rassemblent par centaines pour piqueniquer sous les branches fleuries. Moi-même, je reconnais que je ne peux pas m'empêcher de m'extasier comme un enfant en levant les yeux vers les arbres emmitouflés de rose, et je suis loin, très loin d'être blasé. C'est un enchantement chaque fois renouvelé. Aucun cynisme n'aura raison des sakura !
Ce qui est embêtant avec le printemps, c'est que ce n'est pas l'été. Le temps est toujours très instable, et l'air est encore frais. Il faut bien viser entre les journées nuageuses pour profiter de la générosité de Dame Nature, d'autant plus que cette année, le pic de floraison est arrivé en avance par rapport à la moyenne de la décennie en cours mais en retard par rapport à l'année dernière. Difficile de planifier quoi que ce soit. Du coup, je n'ai pas fait de hanami traditionnel, mais je me suis contenté de quelques promenades. Cela a largement suffit à me combler. Au cours de mes déambulations, j'ai même vu pour la première fois un cerisier qui portait à la fois des fleurs blanches et d'autres roses. Je sais que vous les attendez, voici quelques-unes de mes photos.