dimanche 20 octobre 2019

Quelques boutiques en franponais

Lors de mes différentes promenades, je continue d'accumuler des clichés de franponais, mais je néglige parfois de les partager avec vous. Il est temps de faire une petite mise à jour. Pour l'opus précédent, veuillez consulter ce billet.
Pour commencer, voici un petit addendum à l'article où je vous parlais de la popularité du franponais dans tout ce qui a trait à la beauté.

Des salons de coiffure... Est-ce que votre coiffeur a donné un nom japonais à sa boutique, en France ? 





"Musée de peau"... Ça pourrait être un truc gore, mais en fait c'est un centre esthétique.
Une campagne pour l'épilation La coco (orthographié ici en un mot), en France, ce serait sans doute interdit pour incitation à l'usage de stupéfiant (pendant qu'on vous arrache les poils). Ça me fait forcément penser à la chanson du même nom, chantée par Fréhel.
Je sais bien que l'expression "déjà vu" est entrée dans le langage international, mais l'associer à quelque chose de nouveau, ça me parait un peu contradictoire, non ?
Un autre grand classique du franponais, c'est la gastronomie.
Etant donné la réputation du pain français, il n'est pas étonnant que de nombreuses boulangeries et pâtisseries affichent un nom français. Même si Santo sonne plutôt italien, on se rattrape avec un savoureux slogan...
Mais dans la catégorie, mon préféré du moment, c'est ce texte sur le mur d'une boulangerie. Philosophique ? Poétique ? A méditer, en tout cas...




Pour rester dans le thème, on trouve également beaucoup de cafés et de restaurants.
"La salive", ça fait un penser penser à "la bave", non ?










Certes, cette brasserie Avion est située dans un aéroport, mais je n'ai jamais vu de brasserie Hikôki en France...









Je suis bien placé pour le savoir, on apprend aux Japonais qu'en français, l'adjectif se place en général après le nom. Il ne faut pas leur en vouloir s'ils tentent de respecter notre grammaire.
Pour finir, quelques noms de boutiques diverses. Le franponais est partout.


"Jouir de bijou" me parait déjà sacrément tendancieux... Mais "jouir de bijou sale" !! (OK, c'est de la mauvaise foi de ma part, mais avouez que l'association du français et de l'anglais, ici, est plutôt malheureuse).


Les fleurs aussi ont du succès auprès des franponistes. Ici, une école d'ikebana, l'art de l'arrangement floral.


Encore quelques boutiques, en vrac...




Encore un truc sale... 

Voici peut-être l'explication à tout ceci :

dimanche 13 octobre 2019

Le typhon Hagibis

Septembre et octobre, c'est la saison des typhons. Je vous ai déjà montré des images : le vent souffle très fort, et est en général accompagné de fortes pluies. Tous les typhons n'arrivent pas jusqu'à la capitale, certains longent plutôt la côte ouest, ou se perdent en mer. Mais quand ils atteignent les villes, ça peut être assez dangereux, et il n'est pas rare qu'il y ait des morts. Objets qui volent, glissements de terrain, effondrements de maison, etc., les risques sont multiples. En cas d'alerte, on doit fermer l'école, je crois que c'est arrivé une fois par an depuis que je suis ici.
Cette année, on avait déjà annulé les cours du matin pour le passage de Faxai (le 15ème typhon de la saison), le 9 septembre, et on a dû encore fermer l'école ce samedi 12 octobre pour l'arrivée de Hagibis (le typhon le numéro 19). Quant à moi, j'ai quitté Nagareyama le vendredi 11 au soir, non pas que ça craignait particulièrement, mais surtout parce que je ne voulais pas rester enfermé seul chez moi toute la journée du lendemain, et je suis donc allé passer le weekend chez ma chère et tendre, à Tôkyô. On ne connait pas ça en France, mais à l'approche d'un typhon, l'air est vraiment bizarre, presque poisseux. On sent que quelque-chose se prépare.
Tous les médias avaient prévenu : Hagibis sera exceptionnellement puissant. En plus, il est passé en plein sur la capitale. Pas un peu sur le côté, non, en plein dedans. La veille de son arrivée, la fréquentation des supermarchés et des supérettes était en forte hausse. Sachant qu'ils seraient cloitrés chez eux toute la journée du samedi, les clients étaient venus faire des provisions, et beaucoup de rayons étaient vides. C'était la première fois que je voyais ça. Par contre, je suis allé diner dans un family restaurant, et c'était très calme ! Peut-être les gens étaient-ils occupés à renforcer leurs fenêtres, portes de garages et autres. Dans les journaux, on a vu beaucoup de vitrines littéralement barricadées.
Il pleuvait déjà un peu le vendredi soir, mais c'est surtout à partir du samedi matin que la pluie est devenue intense. Dès le samedi matin, les prémices du typhon ont déjà fait un mort dans la préfecture de Chiba. Les pauvres, à Chiba, après le passage de Faxai, certaines localités ont eu une coupure d'électricité pendant plus d'une semaine. Chiba, c'est un peu la préfecture des catastrophes. Et c'est là où j'habite !
Par deux fois, l'alarme de mon téléphone s'est déclenchée. Ça n'était arrivé qu'une fois auparavant, lors d'un séisme majeur. Les trains ont arrêté de circuler, les avions sont restés cloués au sol, la ville s'est plongée dans la torpeur, tandis qu'au fil de la journée, on pouvait suivre dans les journaux les dégâts laissés sur la route du monstre.
Sur Tôkyô aussi, les inondations se sont multipliées, mais dans le quartier où je me trouvais, vers Ikebukuro, pas de problème. Alors que la pluie grossissait encore en début de soirée, un petit tremblement de terre est venu ajouter un air d'apocalypse à l'atmosphère !
C'est à 21 heures que nous avons connu le pic. J'ai fait ces petites vidéos en bas de l'immeuble de Kumiko.
Et puis après, ça s'est calmé très vite.
Les journaux, par contre, montraient des images catastrophiques. Dimanche, le bilan provisoire était de 19 morts. Il faisait un grand beau soleil, et le ciel était tout bleu. On se serait cru en été ! Les magasins n'avaient pas encore refait le plein, les particuliers balayaient les rues, la vie reprenait progressivement son cours. Mais je me demande ce que je vais trouver en rentrant chez moi demain soir...