mardi 17 mai 2022

Le réservoir souterrain

 Pas très loin de chez moi, entre les rivières Edogawa et Ootoshifurutone, il existe une grande aire traversée par plusieurs cours d'eau, qui s'étend jusqu'à la baie de Tôkyô, et qui se trouve être en cuvette, et donc facilement inondable. Pour limiter les catastrophes, un immense réseau de pompage souterrain a été construit, afin de réguler le débit de tous ces cours d'eau. Le réseau inclut de gigantesques réservoirs où l'eau peut s'accumuler, et ainsi préserver les secteurs habités, en cas de fortes pluies. Je suis allé visiter cette installation incroyable, le Ryûkyûkan, qui mérite bien son surnom de temple souterrain.
La visite commence par une vue sur la salle de contrôle, accompagnée d'explications techniques.


Ensuite, on sort du bâtiment principal, situé en pleine zone rurale. Qui pourrait soupçonner ce qui se trouve sous cette vaste pelouse ?



On arrive à ce qui ressemble à un petit bunker, d'où on accède à un escalier, on descend, et là, on est époustouflé, inévitablement époustouflé. Quelques chiffres : 18 mètres de haut, 78 mètres de large, 177 mètres de long. Le réservoir principal est une véritable cathédrale de béton.
Ensuite, on accède au puits numéro un (il y en a cinq jusqu'à la rivière Ootoshifurutone), qui sert, lui aussi, à stocker le surplus de précipitations. Encore quelques chiffres : 31 mètres de diamètre (intérieur), 71 mètres de profondeur. Je peux vous dire que ça donne le vertige !
D'après ce que j'ai compris, ce site est un des plus grands au monde dans sa catégorie, si ce n'est le plus grand. En matière de prévention des catastrophes naturelles, le Japon a une longue histoire, et est plutôt bien équipé.
Outre la démesure du site, il y a une autre chose que j'ai appréciée, plus surprenante, plus personnelle, c'est l'aspect esthétique. Non, on ne peut pas vraiment dire que ce soit beau, mais j'ai appris à apprécier la couleur du béton brut, et utilisé ainsi, ça confère une atmosphère tout à fait unique au décor, sobre et, d'une certaine façon, chic. Et dans le puits, les traces d'humidité forment des dégoulinures dans tous les tons de vert et de marron. Là encore, j'ai du mal à parler de beauté, surtout que la moisissure a des connotations d'insalubrité, mais force est de constater que cette vision n'est pas désagréable à l'œil.
En tout cas, une visite originale et impressionnante.














lundi 2 mai 2022

Voici le mois de mai...

 ...et voici encore un lieu qui était de longue date sur ma liste des choses à faire un jour au Japon, et que je peux maintenant annoté d'un "fait !". Le Hitachi Kaihin Kôen est un parc réputé pour ses fleurs bleues qui s'épanouissent d'avril à mai. Ici, tout le monde connait ces fleurs sous le nom de nemophila, mais je n'ai pas trouvé de traduction française. Si vous en avez une à me proposer dans les commentaires...

Bon, en vérité, le titre de ce billet est un peu trompeur, parce que la visite dont je vous parle aujourd'hui, je ne l'ai pas effectuée au mois de mai mais fin avril. Pourtant, vous comprendrez que je ne pouvais pas louper le clin d'œil à Nana Mouskouri, sachant que c'est bien de fleurs dont il s'agit. Voici le mois de mai, où les fleurs volent au vent !... Et puis Nana, on ne s'en lasse pas, n'est-ce pas ?😁
J'ai profité de mon statut d'indépendant pour me rendre dans ce parc en pleine semaine, et avant le rush de la Golden Week (Golden Week = en gros, une semaine de jours de congé de fin avril à début mai, pendant laquelle les Japonais en profitent pour voir leur famille et faire des visites touristiques). Et puis tant que j'y étais, j'ai embarqué ma chérie avec moi, qui, en tant que bonne Japonaise, n'a pas pu s'empêcher de réserver un "tour", c'est-à-dire une visite organisée en autocar. Bon, c'était pas une mauvaise idée, je l'ai laissé faire.
La première étape de ce tour était donc le Hitachi Kaihin Kôen. D'habitude, je ne suis pas très branché fleurs, mais là, quand même, c'est spécial. Le parc n'est pas immense, mais il est composé de collines assez hautes, et ces collines sont complètement et uniquement recouvertes de nemophilas, des fleurs d'une magnifique couleur vive, entre le bleu persan et le bleu majorelle, à moins qu'on soit entre l'indigo et le saphir. L'effet est saisissant. Comme il ne faisait pas beau, les photos ne rendent pas hommage à la somptuosité du site, et puis de toute façon, comme souvent, c'est une expérience à vivre en corps, pas seulement avec les yeux. Je veux dire que la magie vient du fait d'être immergé dans cet univers surréaliste. On frôle le mysticisme. Ce type de paysage, c'est un peu comme ça que j'imagine le paradis. En espérant que ces images vous feront, vous aussi, voyager un peu dans les cieux...






La seconde étape, c'était la visite d'une ferme qui produit des fraises en quantité industrielle.
Le concept : on vous lâche dans une serre pendant 30 minutes, et vous pouvez en cueillir et en manger à volonté. Tout est à consommer sur place, on ne peut pas en emporter (sinon, des escrocs auraient vite faire de revendre leur récolte sur le marché). On s'appelle ça ichigo-gari, la chasse aux fraises. Et c'est pas à un Ludo qu'il faut dire qu'il peut manger tout ce qu'il veut. J'ai nettoyé leur serre mieux qu'une moissonneuse-batteuse ratisse un champ de blé. En plus, les fraises étaient super grosses et super sucrées. Un régal, que dis-je, un festin, une orgie !
















La dernière étape, c'était le Ashikaga Flower Park qui, comme son nom l'indique, est un parc à fleurs à Ashikaga (c'est vrai, ils se sont pas foulés pour le nom).
Bon sang, ils ont mis le paquet sur les fleurs ! Même moi qui suis plutôt insensible au sujet d'habitude, j'en ai pris plein les mirettes ! C'est un véritable festival de couleurs et de senteurs ! La spécialité de ce parc, ce sont les glycines, et en découvrant celles-ci, je me suis dit qu'en fait, je n'avais jamais vu de glycines de ma vie. En tout cas, je n'en avais jamais vu comme ça.

Escapade au pays des merveilles.