mercredi 23 août 2023

Onsen au chalet

 J'ai séjourné dans beaucoup de ryokan, ces dernières années, et vous avez pu en avoir un aperçu ici, ou , pour ne citer que les derniers exemples. J'adore ça, et je suis loin d'être lassé, mais histoire de changer un peu, cette fois-ci, j'ai opté pour une autre atmosphère et je suis allé me reposer dans un petit chalet.

Odawara est une ville côtière à environ 1h30 de train au sud de Tôkyô, célèbre surtout pour son château. Et si vous poursuivez la ligne sur deux stations, vous arrivez au milieu de nulle part, à Nebukawa. Là, il faut téléphoner pour qu'on vienne vous chercher, car vous ne trouverez aucun bus pour vous conduire où vous allez. La route grimpe raide, ce n'est pas vraiment la montagne mais on s'enfonce à travers les collines, et on arrive au Hoshigayama, qu'on va appeler, faute de mieux, un hôtel. Pourquoi, "faute de mieux" ? Parce qu'en fait, l'hébergement se fait non pas dans des chambres mais dans de petits chalets privatifs. L'accueil et le restaurant se trouvent dans le bâtiment principal, tandis que les onsen sont répartis dans différents bungalows. Voilà de quoi exhausser la sensation d'espace. Le "hoshi" de "Hoshigayama" signifie "étoile", et le chalet qui m'était attribué s'appelait Andromède. Un espace infini, donc.
De l'extérieur, l'entrée peut faire penser à la maison des sept Nains. Une petite salle de bain et des toilettes, un petit séjour avec un poêle (dont je ne me suis pas servi, vous pensez bien), et deux lits à l'étage, sous la mansarde, on n'a besoin de rien d'autre. Et puis aussi, une baignoire extérieure (enfin, présentée comme telle, parce que quand il y a des murs et un toit, j'ai du mal à considérer que c'est l'extérieur, même si on entend les cigales et les oiseaux s'en donner à cœur joie). Et puis enfin et surtout, une petite terrasse, où je me suis posé la journée pour bouquiner (La femme des sables de Abe Kôbô, fascinant) et le soir pour regarder les étoiles, puisque c'était bien le thème, et j'ai d'ailleurs vu pas mal d'étoiles filantes.
Tout autour : du vert, du vert et du vert, et au loin, la mer d'un bleu irréel. On respire, on respire bien fort. On voit des papillons gros comme des moineaux, aux formes et couleurs incroyables, ça m'a rappelé la Guyane. En contrebas, un torrent peu profond s'écoule comme un chiot qui avance à petits bonds. On le franchit par un pont suspendu qui rappelle ceux qu'on trouve en montagne, en version lilliputienne. Il y a même une terrasse installée sur ce torrent, où j'ai vu un couple prendre son déjeuner. Un petit chalet à part offre une visite surprenante : il est rempli à craquer de voitures miniatures antiques, sans doute des jouets de collection. Il y a un espace pour les enfants, avec un petit wagon monté sur de vrais rails, où le wagon peut circuler. Un peu plus loin, c'est un voilier, un vrai, qui est installé sur des cales, et on se demande bien pourquoi et comment il est arrivé ici. De quoi jouer à l'aventure, en tout cas. Bref, il y a tout pour se changer les idées.
Côté repas, le restaurant propose une cuisine assez proche des ryokan, avec toutefois quelques variantes régionales. Délicieux mais, comme tout ici, les parts sont un peu petites. Pas de quoi se plaindre, cependant.
Il y a trois bains extérieurs privatifs, mais n'ayant séjourné que deux nuitées, je n'ai pu en apprécier que deux. Le premier était mignon mais envahi par les insectes volants, et je n'y ai pas passé beaucoup de temps. Le deuxième disposait d'une baignoire taillée dans un rocher, sculpté en forme de dragon, magique.

J'avais besoin de me reposer : mission accomplie ! Que vous dire encore ? Vous en avez l'eau à la bouche ? Je me tais, voici les photos.
















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