Live houses
Quand j'habitais en France, je ne fréquentais pas spécialement les bars à concerts, et c'est un euphémisme que de dire ça. J'imagine pourtant qu'à Paris, il doit y avoir le choix. Mais non, j'avais pas le déclic, pas l'envie. Alors je ne sais pas ce qui m'a pris, au bout d'un an de vie au Japon, de commencer à trainer dans les petites salles de Tôkyô, les live houses comme on les appelle ici. J'ai trouvé un site très bien fait qui permet de sélectionner les concerts en fonction du style, du prix, du lieu, etc. La plupart du temps, je choisis presque au hasard, en privilégiant les musiques électroniques, rock, ou avant-garde.
L'avantage de ces petits lieux, c'est que pour un prix raisonnable (entre 10 et 15€), on peut voir défiler quatre, cinq, six groupes, souvent très différents les uns des autres, pendant trois heures, voire plus. Chaque artiste dispose de suffisamment de temps pour donner un bon aperçu de son style, et en même temps, ce n'est jamais trop long. Donc, si un groupe nous barbe, on attend patiemment le suivant, et vu la diversité, on finit toujours par tomber sur un truc qui nous plait vraiment.
Dans les endroits que je fréquente, ce sont souvent des artistes inconnus, certains montent d'ailleurs sur scène pour la première fois. On trouve vraiment de tout, et c'est aussi ça qui me plait. J'ai déjà pu écouter du hard-core tendance noisy très expérimental, de la gentille chanson pop à la limite de la variété, du disco version électro, du shoegazing en solo, des choses totalement inqualifiables, etc. En général, les artistes sont peu nombreux sur scène, rarement plus de trois, et pour enrichir un peu leur son, ils utilisent fréquemment des séquences pré-enregistrées, qu'ils lancent sur l'ordinateur ou avec des pédales. De même, les pédales à effets sont loin d'être un simple gadget, et on en compte parfois jusqu'à six ou sept branchées sur une basse ou une guitare.
Dans les endroits que je fréquente, ce sont souvent des artistes inconnus, certains montent d'ailleurs sur scène pour la première fois. On trouve vraiment de tout, et c'est aussi ça qui me plait. J'ai déjà pu écouter du hard-core tendance noisy très expérimental, de la gentille chanson pop à la limite de la variété, du disco version électro, du shoegazing en solo, des choses totalement inqualifiables, etc. En général, les artistes sont peu nombreux sur scène, rarement plus de trois, et pour enrichir un peu leur son, ils utilisent fréquemment des séquences pré-enregistrées, qu'ils lancent sur l'ordinateur ou avec des pédales. De même, les pédales à effets sont loin d'être un simple gadget, et on en compte parfois jusqu'à six ou sept branchées sur une basse ou une guitare.
A chercher des lieux underground, je me retrouve parfois dans des salles désertes. Je me souviens d'une live house à Akihabara où, hormis Chi qui m'accompagnait, et moi-même, les autres spectateurs étaient tous... les musiciens qui attendaient leur tour ! C'est bizarre, mais en même temps, ça permet de discuter un peu avec les artistes, c'est un contact privilégié.
J'ai connu quelques expériences intéressantes. Ainsi, un dimanche soir, je me suis rendu tout seul du côté de Shibuya, mais dans un quartier assez excentré, pour écouter de l'ambiant, c'est-à-dire de l'électro planante. Je cherchais une live house, mais j'ai atterri dans un pavillon particulier, dans une zone résidentielle. Morgan Fisher, qui habite ici, est un vieil anglais installé depuis trente ans au Japon. Il a autrefois collaboré avec de grands musiciens comme Yoko Ono ou même David Bowie, son heure de gloire étant sa participation au groupe Mott the Hoople. Tous les mois, Morgan invite le public dans son studio personnel pour un concert de musique de méditation. Il est là, entouré de toutes ses machines, il projette des films expérimentaux (j'ai reconnu des images de Norman McLaren) et improvise en bidouillant sur ses claviers. Je n'ai pas tout adoré, mais c'est très relaxant, et franchement unique. Le jour où j'y étais, nous étions six spectateurs, dont un homme - visiblement un habitué - qui s'est collé au fond du studio en position du lotus et qui a médité pendant tout le concert... Unique, je vous dis !
Dans un style totalement différent, j'ai eu un coup de foudre pour un duo : un chanteur à la voix éraillée s'accompagnait d'une guitare sèche, et jouait avec une violoncelliste. Simple et magnifique.
Il y a eu également ce groupe gothique, SICth, dont la chanteuse se roulait par terre en chantant, et se tailladait les cheveux, et jouait avec des cartes de tarot, et braillait dans un mégaphone... Bien barré, mais ils avaient un bon son. Ils jouaient dans une cave tellement cachée que je suis passé cinq fois devant avant de trouver l'entrée. Très underground !
Evidemment, tout cela n'est pas très bon pour mes acouphènes, et quand je n'ai pas mes bouchons sur moi, je suis obligé de me planter les doigts dans les oreilles pendant toute la soirée, c'est pas cool. Mais le plaisir que je tire de toutes ces découvertes et expériences si particulières en vaut largement la chandelle.
Les vidéos qui suivent ne vous donneront qu'un aperçu destiné à illustrer cet article, mais avec le son de mon portable ou de mon appareil photo, autant parler de trahison pour les artistes. J'en suis désolé, et j'ai bien conscience que tous ces moments, il faut les vivre, mais j'espère malgré tout avoir pu les partager un peu avec vous à travers cet article.
Mon préféré est le dernier extrait, j'imagine que c'est Morgan Fisher. Effectivement, je comprends qu'on puisse méditer sur une musique aussi planante, cela invite à faire le vide en soi!
RépondreSupprimerLa guitare et le violoncelle sont pas mal non plus, j'avoue!
Attention quand-même à ne pas te rendre dans des endroits dangereux!(sic la cave introuvable) car malgré tous les côtés positifs que tu nous transmets du Japon, j'imagine qu'il existe des endroits où il ne fait pas bon trainer... Merci pour ce nouveau partage de ta vie ;) bisousss
Effectivement, le dernier extrait est Morgan Fisher.
SupprimerMême si la criminalité existe au Japon comme dans n'importe quel pays, je ne me suis jamais senti en danger. Le danger ne vient pas tant de certains lieux que de certaines personnes.