mardi 6 février 2024

Hokkaidô 1 : Les neiges de Sapporo

 Parmi les quatre iles principales qui forment l'archipel du Japon, Hokkaidô est la plus au nord. On m'avait dit que c'était très vert, que ça faisait penser à la Normandie. Et moi, je me disais que je n'étais pas venu vivre au Japon pour me retrouver dans ma Normandie natale, et que la visite de cette partie du pays ne m'intéressait pas. Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
J'avais besoin de vacances, besoin de changer d'air, je suis donc allé passer quelques jours à Sapporo, la Capitale (ou chef-lieu) de la préfecture de Hokkaidô, et tout ce que j'y ai vu vaut bien que je vous raconte ça en deux épisodes. Voici donc le premier.


J'avais prévu de décoller de Tôkyô le jeudi 25 janvier, mais le matin même, alors que je bouclais mon sac, la nouvelle est tombée : tous les vols pour cette destination étaient annulés pour cause de tempête de neige. J'étais totalement dépité. Heureusement, ma compagne a réussi à nous trouver un autre vol qui partait deux jours plus tard. Vacances légèrement amputées, mais vacances quand même. Du coup, j'ai décalé le retour d'une journée, pour en profiter le plus possible. En même temps, je me disais : "tempête de neige ?! Qu'est-ce qui m'attend sur place ?" La maman d'une de mes élèves m'a envoyé un message : à Hokkaidô, il fait -19° ! OK, on va sortir les gros pulls, alors.

Je passerai très vite sur l'avion Pokémon, même s'il n'y a qu'au Japon qu'on voit ça. Oui, oui : un avion décoré avec des Pokémon, et ça ne fait pas plaisir qu'aux enfants. Après à peine deux heures de voyage, je débarque et je comprends aussitôt. Certes, il ne fait pas -19° (ça, ce doit être au nord de la préfecture), plutôt -1°, mais la neige est bien là, partout, beaucoup de neige.

C'est la chose qui me marque le plus, le soir de mon arrivée, lors de ma première sortie. Les grands axes sont bien dégagés, mais les trottoirs sont couverts d'une épaisse couche de neige bien tassée et bien glacée. En passant, les chasse-neiges ont édifié des murs d'un à deux mètres sur le bord des routes, et les personnes qui ont garé leur vélo sur le bas-côté devront sans doute attendre le printemps pour reprendre leur véhicule. Quand on va dehors, au début, on garde les mains au chaud dans les poches de sa doudoune, et puis très vite, on perd cette habitude. Il faut avancer avec les bras écartés pour conserver l'équilibre, ce qui nous donne à tous la démarche d'un bébé faisant ses premiers pas. J'ai vu plus d'une personne faire de jolies glissades involontaires, voire se retrouver cul par-dessus tête, et je reste étonné de ne m'être pas cassé la binette une seule fois de tout mon séjour. Dans les rues plus petites, on ne fait pas la différence entre la route et les trottoirs, la neige rend la chaussée très irrégulière, il y a des trous d'au moins 30 ou 40 cm, et les voitures ne circulent pas si elles ne sont pas spécialement équipées.
Tout ça vous situe le décor : on n'est pas à Tokyô, et le dépaysement est au rendez-vous.
Ceci dit, il ne faudrait pas croire que les locaux sont emmitouflés des pieds à la tête. Au contraire, les Sapporaises portent les mêmes minijupes et minishorts que dans la Capitale, et parfois sans collants. J'en conclus qu'elles n'ont pas le même métabolisme que les êtres humains normaux.

Je n'imaginais pas les montagnes si proches, mais en fait on les voit clairement depuis les rues de la ville, ça m'a un peu fait penser à Chamonix, on distingue même les pistes de ski. On croise d'ailleurs dans le métro quelques personnes portant leurs skis dans des sacoches, il est apparemment facile d'accéder aux stations par les transports en commun.
Sapporo est une grande ville et je n'en ai bien sûr eu qu'un aperçu. L'hôtel où j'étais descendu était tout proche du quartier de Susukino, un endroit très animé. Outre les bars, cafés et restaurants, Susukino regorge de love-hotel et de lieux de divertissements pour adultes comme les girls-bar, les host-club ou les soapland. Si vous ne savez pas du tout de quoi je parle, je vous renvoie ici à la page Instagram de mon ami Lou Sélène, ainsi qu'à sa page YouTube. Et si vous ignorez tout de Lou Sélène et de son projet, envoyez-moi un message privé et je vous expliquerai.

Parmi les incontournables touristiques, on compte la Tour de la Télévision, sorte de mini-tour Eiffel qui offre un joli panorama sur la ville, et l'horloge de l'ancienne université.


En février se tient le célèbre festival de la neige, qui attire des millions de touristes de tout le pays et au-delà. Il s'agit de sculptures en neige, et étant donné la taille monumentale de ces créations, plusieurs équipes étaient déjà à pied d'œuvre pour que tout soit prêt à temps. De ce que j'en ai vu, c'est drôlement impressionnant. Sapporo reste une ville typiquement japonaise, et entre deux immeubles modernes, on trouve de jolis temples. Et comme il se doit, le franponais est toujours très présent, comme en témoignent cette enseigne "La peau de lòurs" (qu'il ne faut pas vendre) et ce love-hotel "La mer". Je précise qu'il n'y a pas la mer à Sapporo, mais Hokkaidô abrite en effet plusieurs centaines d'ours (qu'il ne faut pas tuer).




Hokkaidô est réputé pour sa gastronomie. Même à Tôkyô, beaucoup de produits alimentaires sont estampillés "made in Hokkaidô", en particulier les produits laitiers. Quand on comparait cette région à la Normandie, c'est aussi dû au fait qu'on y voit beaucoup de vaches en été. Je n'ai pas eu l'occasion de gouter le fromage de Hokkaidô, mais je me suis fait plaisir en crèmes glacées. Par exemple, je me suis rendu dans une sorte de "bar à glace" où on nous sert cette délicieuse crème glacée un peu tendre, qu'on appellerait "glace à l'italienne" en France, avec différentes liqueurs et alcools : whisky, téquila, calvados, liqueur de figue, etc. On verse quelques gouttes sur la glace et on déguste le tout. Un régal !

En ce qui concerne la viande, la grande spécialité de Hokkaidô, c'est le Gengis Khan. Il s'agit d'une variété de viande d'agneau, qu'on fait cuire sur une plaque chauffante. On m'en avait dit tellement de bien que je m'attendais à mieux. C'est bon, mais finalement un peu gras, j'ai apprécié sans adorer. Selon moi, le nec plus ultra en matière de gastronomie à Hokkaidô, ce sont les fruits de mer. Une visite sur le marché vous met l'eau à la bouche à vous en faire baver les yeux. On trouve partout des restaurants de crabe aux enseignes géantes, mais c'est surtout en soupe que j'en ai mangé. Les crevettes, les œufs de poisson, les sashimis, les coquilles Saint-Jacques grillées au beurre (beurre de Hokkaidô, ça va de soi !), quel festin ! Et les oursins ! Je m'en suis fait une cure. Résultat : j'ai deux kilos à perdre si je veux à nouveau rentrer dans tous mes pantalons.


Voilà, vous avez maintenant une bonne vue générale des paysages et de l'atmosphère. Mais que fait-on à Hokkaidô ? C'est ce que je vous raconterai la prochaine fois. Pour patienter, voici quelques photos supplémentaires.























2 commentaires:

  1. Sur les photos, c'est très différent effectivement de notre Normandie natale ! A part les fruits de mer, je vois pas, où alors au printemps ! Tu salueras Lou Selene pour moi quand tu la verras.

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