Au Japon, le 15 juillet est un jour férié : c'est la journée de la mer. On n'est bien sûr aucunement obligé de consacrer cette journée à une quelconque activité maritime, mais moi, j'ai décidé d'en profiter pour aller prendre ma première leçon de surf. En fait, c'est plutôt un hasard : j'attendais d'une part les beaux jours et d'autre part d'avoir du temps libre pour mettre en pratique ce que je voulais faire depuis longtemps. Le hasard tombait bien, j'ai donc sauté sur l'occasion.
Quand je dis "les beaux jours", il faut tout de suite que je précise quelque chose. La saison des pluies, qui d'ordinaire commence entre début et mi-juin pour se terminer aux alentours de la mi-juillet, est particulièrement rude cette année. Non seulement les intermèdes ensoleillés sont rares, brefs et peu généreux, mais en plus les pluies n'en finissent pas de jouer les prolongations. Certes il fait de plus en plus chaud (quoique presque doux certains jours), mais on est loin, très loin de la crise caniculaire qui avait fait 200 morts l'été dernier à cette même période. Ciel bas et crachin, pour une journée à la plage, on a rêvé mieux, mais après tout, puisque je m'apprêtais à passer ma matinée dans la flotte, ça ne changeait pas grand-chose.
Deux heures de train tout de même depuis Tôkyô, il faut être motivé pour atteindre Onjuku, petit bled paumé où il n'y a rien, rien mis à part des boutiques de surf, et des palmiers pour qu'on s'y croit. C'est vrai que spontanément, on n'associe pas forcément le Japon avec des images de surf, et pourtant la côte est accueille de nombreux spots. J'admets que les vagues ne sont pas délirantes, mais moi ça m'arrangeait ; des vagues délirantes pour une première expérience, c'est pas l'idéal. J'avais déjà eu l'occasion, une fois, il y a fort longtemps, à Biarritz, de louer un long board (recommandé aux débutants) et d'essayer un peu pour voir, mais sans professeur, j'avais à peine réussi à me dresser sur la planche. Ceci dit, le peu que j'avais réussi m'avait procuré des sensations... sensationnelles ! C'est pour cette raison que depuis, dans un coin de ma tête, était toujours restée cette idée, cette envie : "un jour, il faudra que je réessaye." J'étais donc bien content d'arriver au local de Flying Sumo, où j'avais réservé mon cours.
Deux heures de train tout de même depuis Tôkyô, il faut être motivé pour atteindre Onjuku, petit bled paumé où il n'y a rien, rien mis à part des boutiques de surf, et des palmiers pour qu'on s'y croit. C'est vrai que spontanément, on n'associe pas forcément le Japon avec des images de surf, et pourtant la côte est accueille de nombreux spots. J'admets que les vagues ne sont pas délirantes, mais moi ça m'arrangeait ; des vagues délirantes pour une première expérience, c'est pas l'idéal. J'avais déjà eu l'occasion, une fois, il y a fort longtemps, à Biarritz, de louer un long board (recommandé aux débutants) et d'essayer un peu pour voir, mais sans professeur, j'avais à peine réussi à me dresser sur la planche. Ceci dit, le peu que j'avais réussi m'avait procuré des sensations... sensationnelles ! C'est pour cette raison que depuis, dans un coin de ma tête, était toujours restée cette idée, cette envie : "un jour, il faudra que je réessaye." J'étais donc bien content d'arriver au local de Flying Sumo, où j'avais réservé mon cours.
J'ai été chaleureusement accueilli par la responsable, Kelly, une Coréenne mariée avec un Californien. Compte tenu des conditions météo, le groupe auquel je m'intégrais était très restreint : nous étions deux ! Larry, un Philippin qui - surprise ! - parlait plutôt pas mal le français, et moi. Notre prof s'appelait Katô, comme Bruce Lee dans Le frelon vert, mais il avait plutôt le profil du Grand Duduche, pas le surfer typique. Je veux pas me moquer : il était adorable, patient, souriant, et faisait beaucoup d'efforts pour s'exprimer en anglais. J'ai enfilé la combinaison, et hop, un petit selfie dans le vestiaire pour vous prouver que je vous baratine pas. Ma chère et tendre n'ayant aucun, mais alors absolument aucun intérêt pour le surf, a préféré rester à la maison, je n'ai donc pas d'autre image de moi, et vous ne verrez pas mes exploits sur l'eau. En même temps, une journée à la mer sous la pluie, je comprends que ça ne la tente que très modérément. Arrivés sur la plage, j'ai été surpris de voir le nombre de surfers présents, le site semble en effet réputé. La baignade est d'ailleurs interdite, le spot est réservé aux adeptes de la glisse. Allez, à l'eau ! Un peu fraiche, évidemment, mais la combinaison protège bien. Bon, je dis pas, quand une vague s'engouffre par l'encolure, on sent bien le petit frisson vous parcourir. C'est parti pour deux heures allongé sur le ventre, à ramer avec les bras, tenter de se lever au moment opportun, guidé par Katô, tomber et recommencer. Dix, vingt, trente fois. Cinquante peut-être. Je ne sais pas combien mais beaucoup. Corriger sa position, apprendre de ses erreurs. Sentir les choses...
Et puis doucement, y arriver, un peu. Se tenir debout et glisser. Sentir les choses, être à l'écoute de ses sensations, et les sensations autrefois tout juste effleurées sont revenues. Décuplées, parce que j'y arrivais mieux. Cette sensation d'être avec la vague, ce mouvement fluide et puissant, ce roulement naturel, l'onde. Trouver le rythme et le suivre. C'est la mer qui commande, pas question de la dompter, il faut apprendre à l'écouter, à voir comment elle réagit, pour faire avec elle. Si vous êtes contre elle, si vous luttez, vous tombez. En tout cas moi, je suis tombé un bon paquet de fois. Mais j'ai eu aussi plusieurs vagues heureuses, où j'ai pu me redresser et me sentir bien, presque en harmonie, le temps de quelques secondes, avec les mouvements de la mer. Plénitude.
Bien entendu, l'expérience est à recommencer, et j'ai sacrément hâte. Si j'ai l'occasion de surfer à nouveau (et je ferai tout pour), je vous tiendrai au courant de mes avancées, bien que je devine qu'il va me falloir encore de nombreuses séances avant d'être réellement satisfait. En attendant, trois jours après, j'avais encore des courbatures dans les bras. Et puis j'ai découvert quelque chose d'inattendu : on peut attraper un méchant coup de soleil sur le crâne même quand il pleut !
Bien entendu, l'expérience est à recommencer, et j'ai sacrément hâte. Si j'ai l'occasion de surfer à nouveau (et je ferai tout pour), je vous tiendrai au courant de mes avancées, bien que je devine qu'il va me falloir encore de nombreuses séances avant d'être réellement satisfait. En attendant, trois jours après, j'avais encore des courbatures dans les bras. Et puis j'ai découvert quelque chose d'inattendu : on peut attraper un méchant coup de soleil sur le crâne même quand il pleut !
Sympa, et motivé effectivement par ce temps! Bravo!
RépondreSupprimer