Le corona n'en finit pas de se répandre et j'avoue que ça commence à bien me miner, non pas tant à cause du risque potentiel pour ma santé, mais parce que la situation sanitaire bouleverse toute vie sociale. Si je n'ai pas publié beaucoup d'articles sur ce blog ces derniers temps, c'est tout simplement que les activités restent très limitées et que je n'ai pas grand-chose à raconter. Je vais quand même vous donner quelques nouvelles.
Concernant ce coronavirus, justement, pour commencer. Alors que le Japon avait été relativement épargné lors de la première vague, en mars/avril, la seconde vague, en aout, s'est montrée beaucoup plus virulente (en nombre d'infections, même si proportionnellement il y a eu moins morts). Mais l'économie nationale ayant été complètement plombée par l'annulation des Jeux Olympiques, le gouvernement n'a pas eu le courage de mettre en place des mesures aussi drastiques que celles qui avaient été décrétées au printemps. Au contraire : un vaste plan destiné à relancer le tourisme intérieur (les touristes venant de l'étranger sont quant à eux toujours persona non grata) a été mis en place, et d'ailleurs, les habitants des régions peu ou pas touchées par la maladie n'ont pas été spécialement ravis de voir débarquer chez eux les voyageurs arrivant des zones où le Covid-19 s'était bien implanté, certains vacanciers ont même reçu des lettres de menaces.
Tant que j'y suis, petite précision lexicale : ici, on utilise assez peu l'appellation Covid-19. On parle en général du nouveau coronavirus, souvent abrégé en corona tout court.
Début septembre, la vague est redescendue, juste après nous avoir pourri les vacances d'été. Actuellement, la situation semble se stabiliser, le nombre d'infections n'augmente pas, mais il ne baisse pas non plus. Devant l'inaction du gouvernement, chaque institution s'est donc organisée d'elle-même.
A l'école, toutes les mesures restent en place : contrôle de la température le matin, se laver les paluches 60 fois par heure, désinfection des salles de classe tous les soirs... Je commence à avoir la peau des mains rongée par l'alcool. La Fête du Sport, manifestation annuelle qui rassemble tous les élèves et leur famille dans la cour en septembre, a été réduite à son strict minimum, sans la présence des parents. Le traditionnel concert de Noël est d'ores et déjà totalement annulé. En classe aussi, on doit suivre des protocoles hygiéniques contraignants, et jeux et activités sont notablement restreints.
Partout, c'est la même chose, les grands évènements culturels - susceptibles d'attirer un large public - sont tous reportés voire annulés. J'avais réservé un concert qui devait avoir lieu en mai, reporté en octobre, puis encore reporté en mai 2021... J'ai tout de même pu assister à un concert de mon collègue Alex avec son groupe dans une petite live house, excellente musique que je vous recommande.
Il n'y a pas beaucoup de grandes expositions, ou bien quand elles sont maintenues, il faut réserver à l'avance, le nombre de visiteurs étant limité, de façon à ne pas rassembler trop de monde d'un coup. J'ai toutefois visité une expo très intéressante sur la représentation de Tôkyô à travers la pop culture, principalement les mangas et les animes.
Les cinémas ont tourné au ralenti pendant des mois, se contentant de cycles de rediffusions, ce qui m'a permis de voir Nausicaa de la vallée du vent sur grand écran, magnifique, mais sans sous-titres, c'était chaud pour moi. Les salles commencent tout juste à reprendre une activité presque normale (si on exclut l'inoccupation d'un fauteuil sur deux), et j'ai pu aller voir Tenet, le dernier Christopher Nolan, et là, sous-titres ou pas de toute façon, c'est compliqué pour tout le monde (mais à voir quand même !).
Côté sport, mon club de kendô a repris depuis aout, et j'ai participé à quelques entrainements, ça fait du bien. Ou du mal, ça dépend de l'adversaire. Mais le kendô avec un masque sous le casque, c'est littéralement l'enfer, il faut vraiment être motivé, et moi c'est pas tous les jours que j'ai envie de suffoquer. Par contre, grosse frustration : j'ai été privé de piscine tout l'été, et je n'ai même pas pu me rattraper en allant à la mer puisque les plages étaient fermées. Enfin, à vrai dire, annoncées comme telles, puisque lorsque, accablé de chaleur et bravant les interdits, j'ai fini par rallier la plage la plus proche de chez moi, je me suis rendu compte qu'il n'y avait aucun problème pour se baigner, les sauveteurs eux-mêmes officiaient normalement, et j'ai amèrement regretté de ne pas avoir tenté ma chance plus tôt.
J'ai repris plus régulièrement le chemin de la salle de bouldering (un genre d'escalade, les francophones appellent ça "le bloc") et je suis plutôt content de mes progrès, sauf qu'avec mes mains crevassées par le désinfectant, ça devient compliqué. Ah, et puis je me suis offert une autre activité sportive bien exaltante : le simulateur de chute libre. J'avais déjà eu l'occasion de m'y adonner une fois ou deux en France, et je suis bien content d'avoir trouvé un centre pas loin de chez moi. Ça coute un bras, mais bon sang quelles sensations !
Puis les températures ont commencé à se rafraichir doucement, me replongeant dans mon annuelle nostalgie septembrâle, refusant, malgré les promesses de l'automne, de voir l'été se dissoudre. Pour conjurer à la fois le temps qui passe et le temps qu'il fait, j'ai cherché à brouiller les cartes météo en m'octroyant un pur plat d'hiver, typiquement français qui plus est : une véritable raclette !
Quand le plaisir devient bonheur, n'oublions pas de prendre le temps de savourer ce que la nature accepte encore de nous donner.
Nous sommes en pleine saison des typhons, et pourtant pas un seul n'est encore venu secouer la mélancolie qui asphyxie et la ville et mon cœur, c'est bien la première année que je vois ça.
Si seulement ça pouvait bouger un peu plus autour de moi, que la vie reprenne ses droits. Mais en guise de tempête, c'est le souffle de la corona-torpeur qui semble avoir engourdi le monde.
Pas mal le cache postillons du micro! Au début, j'ai cru qu'elle était dans une bulle! Nous aussi en classe, c'est compliqué avec les enfants et la phono avec les CP derrière un masque, c'est l'enfer. J'imagine donc que pour toi, c'est encore pire! Je n'ose t'imaginer au kendo avec masque + casque et grille, chaud! Bon courage, on en a tous besoin en cette période de covid...ici, on a le couvre-feu en plus :( bise masquée ;)
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