vendredi 6 mai 2016

Je ne me japonise pas du tout...
J'ai beau me trouver progressivement de nouveaux repères, je suis encore totalement perdu dans bien des situations, et je constate chaque jour, à des petits détails, que je suis encore loin de me japoniser.
Quand je traverse la rue, par exemple. Au Japon, les véhicules circulent à gauche, comme en Angleterre. Les réflexes ont la vie dure, et il me faut fournir de gros efforts pour regarder du bon côté avant de m'élancer. Je vois bien que je ne me japonise pas quand je manque de me faire écraser au moment de traverser la route, c'est-à-dire à chaque fois que je traverse la route. Au Japon, je ne mourrai pas victime d'un tremblement de terre ou d'un tsunami, je finirai sous les roues d'un camion, c'est ballot tout de même.
Je vois que je ne me japonise pas quand je dois effectuer une démarche à la poste, par exemple. J'arrive avec ma question toute prête, ça c'est pas le plus difficile, je demande ce que j'ai à demander et là les difficultés commencent, parce que c'est jamais aussi simple que je l'aurais rêvé. On me demande toujours si j'ai ce truc-ci ou ce truc-là et je n'en ai jamais la moindre idée, si je préfère ceci ou cela mais je ne sais pas la différence et si je demande des explications le cauchemar s'amplifie, de remplir ce formulaire tout en japonais et je commence à avoir chaud, et quand c'est enfin terminé on me dit très vite encore plein de trucs qui ont l'air d'être super importants mais dont j'ignore totalement le sens, et je ressors pantois. En général, au début de chaque démarche administrative, j'essaye de m'accrocher, je fais répéter, je reformule, etc., et puis au bout d'un moment je désarme (les Japonais sont beaucoup plus patients que moi), et je dis oui à tout ce qu'on me propose sans chercher à comprendre. Finalement, c'est beaucoup plus simple quand on ne comprend rien, je découvre les joies de l'abandon !
La gastronomie est un marqueur culturel fort, et même si je suis très friand de cuisine japonaise (et de plus en plus), certaines habitudes ne me lâchent pas. Je peux accepter qu'il n'y ait ni entrée ni plat principal, et que tous les mets soient servis en même temps ne me pose pas de problème, mais pas de dessert, ça, non, je ne m'y fais pas. Mon estomac a besoin de sa dose de sucre pour signaler à mon cerveau que le repas est terminé, et si mon cerveau ne reçoit pas ce signal, je déprime jusqu'au repas suivant. Heureusement, le repas à l'occidentale entre petit à petit dans les mœurs, et maintenant il arrive qu'on trouve des desserts dans les restaurants. Bon, parfois c'est bizarre, mais je vous promets, les patates douces au caramel, c'est super bon. Par contre, le poulet au petit déjeuner, ça je peux pas, définitivement. Je vois bien que je ne me japonise pas quand je me sers mon bol de lait aux céréales tous les matins.


Comme je n'avais pas de photo apte à illustrer cet article, histoire de finir en images malgré tout, voici quelques clichés pris dans un jardin japonais au moment du hanami.






3 commentaires:

  1. Souviens toi en France aussi il manque tjs un papier ou 2 dont on ignore l'importance... :)

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    1. Oui, c'est clair. Fondamentalement, je reconnais que les démarches administratives ne sont pas plus compliquées au Japon qu'en France. La principale différence, c'est qu'elles sont en japonais. Gloups.

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  2. tu m'as bien fait rire là !!! tu seras donc un vrai japonais quand tu comprendras tout ce que te racontes la dame de la Poste !! :):) bisous

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