Il faut vraiment être motivé pour aller marcher en montagne : debout à 4h30 un dimanche matin (alors que je manque de sommeil !), 3h30 de trajet, puis plus de 5 heures à crapahuter !... Des fois, je me demande si je suis pas un peu maso. Mais quand je mets un pied devant l'autre en sniffant de la chlorophylle, je me dis que je suis simplement vivant.
Je commence à bien connaitre les balades qu'on peut faire du côté de Okutama. Entre la vallée de Hatonosu, le Okutama no Mukashi Michi, ou le mont Hinode, j'ai déjà effectué pas mal de promenades dans la région. Il y a quelques mois, j'avais repéré, sur les sites consacrés à la randonnée, une cascade qui avait l'air d'être impressionnante, mais son accès était fermé pour cause de travaux. Je m'étais donc rabattu sur le mont Honnita, j'en avais sué mais j'avais pu admirer le mont Fuji, forcément sublime. La route jusqu'à la cascade est à nouveau praticable, et j'ai enfin pu m'y rendre, et tant qu'à faire, j'ai poussé jusqu'au Kawanoriyama, le sommet qui se trouve dans le prolongement du chemin.
Il faut croire que je n'étais pas le seul à attendre la réouverture de ce sentier, si on en juge par le nombre de personnes qui faisaient la queue pour prendre le bus depuis la gare de Okutama. D'ailleurs, un seul bus n'a pas suffi, et un deuxième a aussitôt été affrété. Et quand on est descendus à l'entrée du chemin d'accès, il y avait foule ! Mais qu'à cela ne tienne, je suis parti d'un bon pas pour m'écarter des groupes et essayer de respirer la verdure en m'isolant un tant soit peu.
Le début de la balade longe une rivière, le dénivelé est donc assez tranquille. J'étais en pleine forme et j'ai mis à peine plus d'une heure pour atteindre la cascade, Hyakuhiro no Taki. Effectivement, impressionnante, cette cascade ! Environ 40 mètres de haut, c'est beau. Mais ce n'était qu'un échauffement, et j'ai repris ma foulée, direction, cette fois-ci, la cime voisine. Voilà, ça c'est de la randonnée digne de ce nom, où chaque pas demande un vif effort. J'étais déjà nettement moins en forme ! Mais à l'arrivée, comme toujours, le panorama est le cadeau que la Terre offre et qui vous fait oublier vos souffrances. Silence, on admire.
Enfin, "silence", pas tout à fait, parce qu'il faut bien que la foule du départ se retrouve au sommet ! Heureusement que les Japonais sont d'une nature plutôt respectueuse, et que ceux qui parviennent jusqu'ici sont conscients de ce qu'ils ont sous les yeux, ce qui fait que l'affluence ne tourne pas à l'invasion polluante.
Puis il était temps de redescendre, et là, j'avoue que ça faisait longtemps que j'en avais pas bavé comme ça. Une toute petite forme, le Lulu, sur le chemin du retour ! J'ai profité de mon rythme particulièrement lent pour m'émerveiller sur la végétation alentour. Je n'y connais pas grand-chose, et peut-être pourrez-vous m'éclairer : je rêve ou ce sont des plantes carnivores qui bordent le chemin ?! On dirait une espèce de sarracénies.
Le sentier rejoint celui qui redescend du mont Honnita, j'étais en terrain connu, mais pas plus dynamique pour autant. Je me suis trainé jusqu'au village d'en bas, d'où j'ai pu prendre le train, rompu, exténué, et comme il se doit comblé.
Serez-vous surpris si je vous dis que le lendemain, même monter un simple escalier était un calvaire sans nom qui me donnait l'impression d'être un vieillard vermoulu ? Ah, le vert, ça se mérite !
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