lundi 5 août 2019

Ikaho - 3 : Hawaï !

A Ikaho, un petit musée explique le lien particulier qui unit la ville à Hawaï, cet archipel américain situé en Polynésie. Je n'ai pas tout compris, mais voici l'histoire, en gros.
Au 19ème siècle, un homme d'affaire américain de Hawaï nommé Robert Walker Irwin a débarqué au Japon et a eu un coup de foudre pour Ikaho et pour une de ses habitantes, Iki Takechi. Son mariage est connu pour être le premier mariage officiel entre une Japonaise et un non-Japonais. Robert s'est donc établi là, et a fortement contribué au développement de la région, en y ouvrant en particulier une école, et en y laissant une abondante descendance. Depuis, Ikaho reste liée à Hawaï, et organise tous les ans un festival hawaïen. Et gros coup de chance pour moi, l'édition de cette année s'est déroulée pile-poil au moment de ma visite.
Pendant trois jours, toute la ville vit donc aux couleurs de Hawaï. L'essentiel des animations se déroule sur une scène installée en bas du grand escalier, artère principale de la vieille ville. J'ai vu défiler quelques groupes de danses traditionnelles (hula) et de musique (ukulele), mais je suppose, vu l'importance de ce festival, qu'on doit pouvoir assister à d'autres formes de spectacle. On trouve aussi en ville une scène ouverte où, tandis que l'orchestre joue, le passant peut venir faire profiter l'assistance de ses talents de danseur, l'ambiance est bon enfant mais il vaut quand même mieux être sacrément sûr de soi. On peut encore s'installer à un ashi-yu (un onsen pour les pieds, sorte de pédiluve thermal) tout en écoutant un petit concert de chansons hawaïennes. Bref, pour moi qui étais venu profiter des onsen, ce festival fut comme un voyage à l'intérieur du voyage.
Hawaï est une destination très prisée des Japonais. Ils sont nombreux à y aller en vacances, ou bien carrément pour le travail. Ne connaissant pas les territoires d'outre-mer français (même si certains ont entendu parler de Tahiti), Hawaï demeure la principale image qu'ils ont de la Polynésie, c'est-à-dire du stéréotype du paradis terrestre (au Japon comme en France, on rêve de cocotiers, de sable blanc et de mer transparente...). On trouve facilement à Tôkyô des clubs de danse hula pour les femmes et même pour les petites filles. Les danses masculines en revanche ne semblent pas du tout implantées au Japon, je n'en ai en tout cas jamais entendu parler. Il y a également quelques chaines de restaurants hawaïens, même si j'ai quelques doutes concernant l'authenticité de la cuisine (les hamburgers sont-ils vraiment une spécialité hawaïenne ?!). Bref, les Japonais savent très bien tirer profit d'un patrimoine qui n'a pourtant rien à voir avec leur propre culture, alors qu'en France, le patrimoine de la Polynésie française - pourtant partie intégrante de notre diversité, dans les discours en tout cas - est loin de faire l'objet d'une telle mise en valeur.
Quand, en assistant au festival hawaïen, on songe à la richesse de la culture polynésienne, on se dit que c'est bien dommage.

1 commentaire:

  1. ça me rappelle des souvenirs!...
    Mais j'aurais bien aimé vous voir danser aussi!

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