vendredi 1 avril 2016

Quelques impressions
Tout d'abord, un grand merci à tous pour vos messages et vos commentaires. Je ne peux pas répondre à chacun individuellement, mais je ferai le maximum, au cours des semaines et des mois qui viennent, pour prendre de vos nouvelles, un par un, en privé. Ce blog étant public, je ne veux pas donner trop de détails. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai préféré supprimer l'article précédent : tous les parents le savent, ce qui se passe en cours doit rester dans l'espace de l'école. Si vous voulez en savoir plus, contactons-nous par mail.

Beaucoup d'entre vous me demandent mes impressions sur ma nouvelle vie ici. Le mot qui me vient à l'esprit est : nouveauté ! Pour moi, tout est nouveau. Pour appréhender un pays à la culture si différente de ma culture d'origine, il est nécessaire de casser tous mes repères. C'est loin d'être une attitude naturelle, et je n'en finis pas de me féliciter d'avoir suivi le cursus du Cned, qui comprenait plusieurs cours très bien faits pour aborder les interactions interculturelles. Casser tous ses repères, c'est déstabilisant, mais c'est une étape indispensable pour pouvoir en construire de nouveaux. Après tout, une des raisons qui m'a mené à m'installer au Japon, c'est le désir de sortir de ma zone de confort. Pour ça, je suis servi ! J'ai beau connaitre un peu la culture japonaise, et même si c'est la troisième fois que je me rends dans ce pays, je suis toujours surpris. J'imagine ce que ce doit être pour les gens qui arrivent ici sans rien savoir sur le Japon. Cela explique sans doute - en partie - les incompréhensions qui persistent entre l'Europe et l'Asie, et les fantasmes, stéréotypes et amalgames qui continuent à courir, de part et d'autre. Dans le monde du travail par exemple, il est parfois ardu de comprendre le pourquoi du comment de telle ou telle injonction d'un supérieur. On pense forcément à Amélie Nothomb et son Stupeur et tremblement. Certaines demandes peuvent paraitre absurdes pour un Occidental. Mais il ne faut pas prendre les gens pour des cons sous prétexte qu'on ne les comprend pas. Le con, c'est bien celui qui ne comprend pas, et ça doit nous obliger à faire un effort d'humilité, à cultiver au maximum le sens du doute pour nuancer un point de vue par trop ethnocentré. Pour accéder à l'altérité, et finalement pour accéder au sens, on doit oublier tout ce qu'on connait et repartir à zéro. Ça peut paraitre inquiétant mais c'est surtout exaltant. Pour moi, c'est plus exaltant qu'inquiétant. Quoi qu'il en soit, apprendre à penser japonais va me prendre du temps.
Evidemment, ma plus grosse difficulté pour l'instant est la barrière linguistique. Je parle un peu japonais, suffisamment pour tenir une conversation courante, simple, avec un interlocuteur conciliant. Mais quand il s'agit de faire une démarche administrative, ou même simplement de demander une carte de fidélité à la supérette du coin, c'est autre chose ! Tout seul, je n'aurais jamais réussi à trouver un appartement, ouvrir un compte en banque, faire ma déclaration de résidence à la mairie, etc., heureusement que Chi m'a aidé. En fait, elle a fait plus que m'aider : elle a vraiment tout fait pour moi. Un grand merci à elle. Même faire les courses est difficile : quand on est incapable de lire les étiquettes, et que le conditionnement est très différent de ce qu'on a vu jusqu'ici, il faut faire bien attention si on ne veut pas se brosser les dents avec du cirage à chaussures ou si on ne veut pas se laver le corps avec du liquide vaisselle ! Quant aux réunions de travail tout en japonais, je ne vous en parle même pas. La prof d'anglais a beau traduire l'essentiel pour mon collègue suisse et moi, ça reste des moments compliqués.
Bon, je continuerai à vous raconter tout ça une autre fois.

Pour finir, voici quelques nouvelles photos de chez moi.



5 commentaires:

  1. Coucou, c'est Sophie. Je suis avec Tatie Hélène, elle était morte de rire quand elle t'a vu en costume d'occidental. On a lu ton blog ensemble et on espère que tu ne t'es pas lavé les dents au cirage. Bonne rentrée. Sophie, Hélène et Mauricette.

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  2. Bonne adaptation ! J'aime te lire...c'est toujours clair ! En même temps ce serait un comble pour un prof 😂😉

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Out of your comfort zone Lulu!
    J'aime bienta min ibarre HLM :)
    Et les cerisiers en fleurs.... wow.
    Merci pour les photos!
    On te suit on est un peu avec toi au Japon :)

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  5. Je vais relire Stupeur et tremblement de ce pas ....

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