dimanche 3 avril 2016

Shizen
(prononcé : "chi-zène")
Shizen, c'est la nature. Contrairement à l'image qu'on se fait souvent d'un Japon sur-urbanisé, les Japonais sont très attachés à la nature. Même dans Tôkyô, on tombe souvent sur de petits espaces verts, disséminés à travers toute la mégalopole. Alors à Nagareyama, autant vous dire que la nature a toute sa place. Il y a une quinzaine d'années, Nagareyama était encore une ville dont les maisons étaient essentiellement réparties entre les champs et les forêts. Même si sa géographie est assez étendue, l'espace n'était pas très occupé, et aujourd'hui beaucoup de quartiers sont flambant neufs. Nagare, ça veut dire couler, comme on parle d'une rivière qui coule, et yama, c'est la montagne. Ici, la montagne coule comme une rivière, c'est beau, non ? En vérité, pas de montagne à Nagareyama, mais le paysage est tout en courbes et collines. Il y a d'ailleurs un parc un peu surélevé d'où on peut voir le mont Fuji quand le temps est très clair. Moi, je ne l'ai pas encore vu. Malgré sa course à la modernité, Nagareyama n'a donc pas oublié son identité rurale, et il y a pas mal d'espaces verts. En voici un petit, juste à côté de chez moi.
En me promenant, j'ai fait un petit tour sur les rives du fleuve Edogawa, un des cours d'eau qui vient se jeter dans la baie de Tôkyô. Les abords sont très sauvages, et j'ai même pu voir un héron passer juste au-dessus de ma tête.

Les cerisiers sont en pleine floraison, il y en a partout, c'est magnifique. Je vous raconterai ça dans un prochain article. Toujours est-il qu'au bord de l'Edogawa, les jardins des maisons donnent une image de ce à quoi ressemblait sans doute Nagareyama il y a quelques années.
Il arrive parfois qu'on lie le sentiment des Japonais face à la nature à la force des éléments naturels sur l'archipel, en particulier celle des volcans, des tsunamis et des tremblements de terre. Je trouve l'idée assez réductrice, et à mon avis, l'influence de la philosophie bouddhiste joue également un rôle très important dans la relation des Japonais à la nature. Ceci dit, c'est vrai que dix jours après mon arrivée, j'avais déjà connu deux tremblements de terre, et il me semble évident que ce genre de piqûre de rappel doit avoir un impact très fort sur la conception de la place de l'Homme dans l'univers.

2 commentaires:

  1. Alors d'abord... chez nous aussi les cerisiers sont en fleurs (oui c'est très beau ! ) et ensuite 2 tremblements de terre en 10 j... et beh... fais attention à toi!
    Tu as raison de nous dire qu'on reduit Tokyo à une mégaphone polluée et bruyante. .. mais c'est parce qu'on ne sait pas qu il y a des jardins! Merci... tu nous a éclairée !
    Bizzzz et à bientôt

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  2. C'est vrai que les tremblements de terre ne me font pas rêver mais les jardins oui !! En tout cas si c'est le "prix" à payer pour une nouvelle vie épanouie ça vaut le coup !! Bisous

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