Quand je voyage, d'ordinaire, j'aime improviser. Par dessus tout, je déteste m'intégrer à des groupes où tout est programmé, tout est minuté. Mais je vis avec une Japonaise, et pour elle, les vacances à la roots, louer une voiture et partir à l'aventure, c'est inconcevable. En bonne Japonaise donc, pour notre voyage à Okinawa, elle avait tout réservé à l'avance. Non seulement, bien sûr, l'avion et l'hôtel, ça c'est évident, mais aussi le programme de chaque jour, en nous inscrivant à des "tours", c'est-à-dire des sorties de groupe. Le principe : on embarque le matin dans un car qui nous transporte dans différents lieux à visiter. Bon, je me suis laissé faire ; après tout, tous les sites au programme m'intéressaient.
Aujourd'hui, avec du recul, je conserve mes réserves sur ces sorties en groupe : l'inattendu est parfois agréable, et là, nous en avons été totalement privés. Surtout, le voyage individuel autorise plus facilement des rencontres authentiques avec des autochtones, ce qui permet de découvrir le pays de l'intérieur, par ceux qui le vivent au quotidien. Un pays, une région, c'est avant tout des gens qui y habitent, et pour découvrir cet aspect, il faut prendre son temps, écouter, partager. Tout ça, je n'y ai pas eu du tout accès lors de mon voyage à Okinawa.
En revanche, je reconnais que les voyages en car font gagner énormément de temps. Si j'avais loué une voiture, j'aurais galéré sur la route, j'aurais connu des stress de toutes sortes, et j'aurais pu effectuer beaucoup moins de visites. Or, ma liste des choses à voir sur place était longue. Par ailleurs, les tours proposent souvent des arrêts à des endroits qui ne sont pas forcément connus, et que je n'aurais jamais eu l'idée d'aller visiter par moi-même. Ce qui a rendu les choses acceptables à mes yeux, c'est que si nous étions guidés de lieu en lieu, nous étions totalement libres et indépendants dès que nous descendions du car, jusqu'à ce qu'on y remonte.
Entre prendre son temps et gagner du temps, il s'agit là de deux visions du voyage opposées, et si j'ai toujours préféré la première, je ne regrette pas de m'être laissé porter, pour une fois, par la seconde. Le débat sur ces deux façons de voyager pourrait continuer, mais je ne vais pas m'éterniser, ce n'est pas mon propos aujourd'hui. Si la question vous intéresse, vous pouvez laisser votre commentaire en bas de cet article. Quoi qu'il en soit, en groupe ou en individuel, nous avons donc visité beaucoup d'endroits, et participé à de nombreuses activités (en plus des activités maritimes que je vous ai relatées dans l'article précédent). Je ne vais pas vous en dresser la liste complète, mais en voici les plus marquantes. Okinawa est vaste, et offre tout un monde de découverte.
Le parc Okinawa World est vraiment à voir. Je sais, il y a un petit côté "Disney World", mais pour une première approche de la culture okinawaïenne (d'après Wikipédia, on peut dire aussi "okinawienne", mais c'est beaucoup plus difficile à prononcer ! J'ai même trouvé "okinawais/okinawaise", bref, c'est comme vous voulez), pour une première approche disais-je, c'est pas mal. Je voulais vraiment entendre de la musique traditionnelle, et le petit spectacle présenté offre un avant-gout qui donne envie d'en savoir plus. Malheureusement, caméras interdites, je ne pourrai rien vous en montrer. Mais je vous reparlerai un peu plus loin de la musique okinawaïenne okinawienne okinawaise de la musique d'Okinawa.
Par contre, dans le parc, je me suis abstenu de visiter le hall des serpents. Je déteste vraiment ces bestioles, et j'avais suffisamment donné de ma personne en goutant le habushu (voir épisode 1).
On trouve aussi à Okinawa World une sorte de village reconstitué, où dans chacune des maisons on peut, ici, s'initier à jouer de la musique locale, là, découvrir les vêtements traditionnels, ici, déguster des spécialités, là, que sais-je encore. Tout cela n'est qu'un aperçu de surface et un tantinet artificiel, touristique au sens péjoratif du terme, j'en ai bien conscience, mais suite à cette initiation il ne tient qu'à chacun d'approfondir les recherches dans le domaine qui lui tient à cœur.
Pour découvrir Okinawa sous un autre angle, le parc propose aussi la visite d'une grotte... gigantesque ! Et absolument magnifique. Je ne sais pas si, en ce qui concerne la géographie souterraine, on peut parler de "culture locale", mais c'est en tout cas un émerveillement, je vous laisse juges.
Un peu dans la même catégorie, j'ai visité la vallée de Gangara. Il s'agit d'un site naturel où l'on peut bien prendre conscience de la luxuriance tropicale de la végétation, et se gorger de verdure. Chemins qui louvoient entre les falaises, banyans aux racines pendantes, fougères grandes comme des parapluies... Mystique et sauvage comme j'adore. Par ailleurs, la vallée est aussi un site archéologique majeur où on a retrouvé des traces des homo sapiens qui occupaient les lieux il y a des milliers d'années, ossements, outils, sépultures, etc. Quelques traversées de grottes, là encore, finissent de donner à la visite une aura mystérieuse et envoutante.
A part ça, dans Naha, de nombreuses boutiques proposent des ateliers : modelage d'argile, fabrication de bijoux, etc. Ma chérie avait déjà participé à un atelier "recherche de perle dans les huitres", elle a opté ensuite pour la fabrication d'une perle en verre. L'une orne à présent son doigt, l'autre son cou. Quant à moi, j'étais bien déterminé à me rattraper après avoir fabriqué une grosse bouse à Ikaho, et j'ai décidé de me lancer dans la gravure sur verre. Le soufflage du verre est en effet un artisanat traditionnel à Okinawa, et la gravure sur verre en est la suite logique. Comme motif, j'ai choisi la fleur qu'on voit partout, l'hibiscus, et j'avoue que je suis assez satisfait du résultat. Maintenant, c'est MON verre, y'a que moi qui ai le droit de boire dedans.
Une autre pratique semble être une tradition à Naha, ce sont les restos-concerts, il y en a légion dans Kokusai Dôri. Moi qui voulais découvrir un peu plus les arts de la région, j'ai trouvé ici un excellent moyen d'approcher la musique d'Okinawa. En effet, dans beaucoup de restaurants de cuisine locale, on peut écouter un duo, en général guitare-sanshin (une sorte de shamisen tendu sur - décidément ! - une peau de serpent), dont au moins un des musiciens chante. Les paroles sont souvent en japonais, parfois dans le dialecte d'Okinawa. Suivant les interprètes sur scène, les chansons sonnent parfois vraiment traditionnelles, parfois plutôt folk, ou parfois même un peu pop. Quoi qu'il en soit, c'est toujours un plaisir à écouter.
Et puis il a bien fallu finir par rentrer sur Tôkyô. Comme on s'en doute, nous avons été accueillis, dès la sortie de l'avion, par le vent glacial de décembre. Et comme on s'en doute, nous nous demandions déjà quand on retournerait à Okinawa...
Voilà, vous avez à présent un aperçu de mon séjour sur cet archipel du sud. Je ne vous ai pas raconté tous les détails, ma visite dans un site sacré, la promenade sur une plage où la mer était totalement transparente, ou la promenade sur une falaise escarpée un jour de grand vent, très romantique, l'éclipse de Soleil vue du car, la visite d'un parc à ananas agrémenté d'automates de dinosaures... Mon objectif n'était pas de vous raconter toutes mes vacances, mais de partager avec vous un peu de ce que j'y ai vécu et découvert, en très résumé. J'espère que ça vous aura intéressé. N'hésitez pas à laisser vos commentaires et vos questions, je me ferai un plaisir de vous répondre. D'autre part, pour ce blog, j'ai bien évidemment fait une sélection parmi les 400 photos et vidéos prises durant ce séjour. Si vous en voulez un peu plus, demandez-moi par mail, et je vous enverrai quelques clichés supplémentaires.